Sarkozy et Royal n’ont pas été imposés aux grands médias. Ils se sont imposés aux grands médias.
Ils ne sont pas les produits d’un complot médiatique ou des sages de Sion, mais des mécanismes politiques propres à la Vème République. Si « les grands médias » devaient faire les candidtas, alors ce ne seraient certainement pas Sarkozy ou Royal. Il ne faut pas avoir la mémoire si courte, avec les médias qui nous ont abreuvé pendant longtemps du TSS et que de Villepin allait avoir sa peau. Quant à Royal, n’en parlons même pas, aucun « grand média » n’y croyait.
Le « sondage » cité dans cet article qui met Bayrou en tête n’est pas un sondage. De la part de Carlo Revelli, qui sait parfaitement la signification exacte du mot sondage en matière politique, faire cet abus de langage ici est indigne. Il n’est pas représentatif de la population française en âge de voter. Il est probablement représentatif des gens qui viennent souvent sur Agoravox, média « protestataire ». Il n’est donc pas étonnant que ses intervenants placent majoritairement un vote sur un candidat qui se définit comme protestataire. Carlo Revelli devrait le savoir, puisqu’il est à même de faire la comparaison entre les « vraies gens » qu’il rencontre dans la vraie vie et les gens qui viennent sur Agoravox.
Un « vote-sondage » réalisé à Canal+ dans l’émission « Le Grand Journal » à la veille de la désignation du candidat PS plaçait Dominique Strauss-Kahn largement en tête. Ca ne prouve pas que la désignation de Royal est le produit d’un complot des « grands médias », ça prouve que les gens qui passent à Canal+ sont plus « gauche-caviar » que le majorité des votants du PS.
Que Monsieur Carlo Revelli relance l’intérêt sur son site, c’est de bonne guerre. Qu’il recycle le vieux concept de « lutte des classes » nous dit d’où il vient, même quand il parle d’Agoravox, une entreprise commerciale, comme n’importe quel média. On a des patrons de gauche comme on a des poissons volants.
Mais les vessies ne font toujours pas des lanternes.