Voilà
un billet qui pose les bonnes questions. Félicitation à Bur K pour cette
publication, et merci à AgoraVox.
L’image
avec le « oui chef » illustre parfaitement la situation du premier
grand patron de la Ve république : le Général de Gaulle. Déjà avec un nom
prédestiné comme ça, on comprend que chez le grand Charles, tout était grand.
Pour quoi fut-il un grand chef démocratique, sens jeux de mots ?
Observez
l’image : sans beaucoup d’efforts d’imagination, on fait le parallèle
entre le « Vous êtes avec moi ? », et les deux référendums
décisifs de la Ve république des mandats de Gaulle : c’est exactement ce
qu’il avait demandé : « Françaises,
Français, êtes-vous (d’accord) avec moi » ?
-
Le
28 septembre 1958, quand il a soumis au référendum la nouvelle constitution qui
lui a conféré les pleins pouvoirs.
Et les Français ont répondu en cœur : « oui chef ». En
totale contradiction avec le principe même de la démocratie, il modifiera la
constitution en 1962 en y introduisant l’élection présidentielle au suffrage
universel, pour donner l’illusion au peuple qu’il vit dans une démocratie. En
réalité le président se donne une légitimité démocratique… d’empereur !
Cherchez l’erreur !
-
Le
27 avril 1969, un an après mai 68, de Gaulle est lucide sur le fait qu’il a
perdu une grande part de la confiance que les Français avaient placée en lui onze
ans plus tôt. Et c’est là son génie, preuve aussi d’un sens aigu de la
démocratie : il sait qu’il est impossible de gouverner un peuple qui ne
répond pas résolument « oui
chef ! »… 52 % ont répondu « non chef », et le 28
avril de Gaule déclare publiquement : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette
décision prend effet aujourd’hui à midi ». Ca, c’est un chef démocratique,
pas comme ceux qu’on se trimbale en ce moment !
Après
De Gaulle, aucun de ses successeurs n’a fait preuve d’esprit démocratique. Pire
encore, certains croyant obtenir un « oui chef » avec un référendum
ont reçu un « non », sans qu’il n’en soit tenu aucun compte dans les décisions
prises contre la volonté du peuple.
Alors
oui, il n’est pas impossible que le peuple de France ait besoin d’un chef, mais
la démocratie est incompatible avec des chefs qui ne pourraient être destitués
que par la violence. Ce qui est le cas de la Ve république, après l’exception
exemplaire du Grand Charles.
Si
les chefs actuellement au pouvoir se cachent derrière la constitution pour
défendre une pseudo-légitimité, faisant la sourde oreille à plus de 75 %
des Français qui demandent leur révocation, ils prennent le risque de se voir
destituer par le recours à la violence. La légitimité démocratique ne peut être
que celle demandée majoritairement par le peuple.
À
bon entendeur, salut 