Ce que le thème de l’homophobie a d’inacceptable est l’amalgame qu’il opère entre les délits contre les homos et des affects personnels. Beaucoup d’hétérosexuels ne peuvent en effet imaginer sans répulsion deux hommes s’embrasser, se caresser et se pénétrer. Est-ce condamnable ? La loi n’a pas à statuer sur les pensées. Elle ne peut, ni ne doit forcer quelqu’un à aimer l’homosexualité et les homos en tant que tels. Le concept d’homophobie confond subjectif et objectif, juridique et moral, politique et sentimental, mais pour ceux qui ont assuré son triomphe son avantage réside précisément là. Il va de même avec le terme islamophobie, et d’une manière générale avec toutes les nouvelles « phobies ».
Alors que sémantiquement « islamophobie » veut dire « peur de l’islam » le terme s’est introduit en Europe dans un sens déformé, notamment « haine des musulmans ». Même le Robert précise : « Forme particulière de racisme dirigé contre l’islam et les musulmans ». Par un jeu de dominos bien connu, une aberration sémantique en induit une autre : désormais islamophobie est « racisme antimusulman ». Il est surprenant que les élites politiques aient entériné sans sourciller en France et en Europe l’usage d’un terme qui a tout d’une machine de guerre idéologique lancée par les ennemis de la tolérance et de la démocratie.
Il faut dénoncer l’usage de ce terme, ou bien en subvertir la fonction en insistant sur son vrai sens sémantique et en proclamant haut et fort le droit à l’islamophobie.