Excellente analyse, Monsieur Koutouzis ; je dirais : comme d’habitude.

La crise de 2008 était une « fenêtre » inespérée pour que les politiques reprennent enfin le pouvoir sur les banques et les mafias financières, reprennent le contrôle de la création monétaire, se débarrassent des fonds et des bnques pourries, mettent un frein définitif au règne tout-puissant de la spéculation, des fonds de pension, des actionnaires : las ! Leur pleutrerie, leurs acoquinements, leurs conflits d’intérêts avec le monde de la finance, les lobbies industriels et financiers, leur lâcheté à courte vue, leurs intérêts personnels, les ont conduit à redistribuer exactement les mêmes cartes à ceux qui avaient causé la faillite du système, les renflouant pour leur permettre de reprendre le même casino à fonds perdus (pour les citoyens, pas pour eux).

Et donc, dans la même configuration, de nouvelles catastrophes à venir : que paieront, comme d’habitude, la grande masse des citoyens du monde ; par plus de chômage, un travail moins pérennisé, plus précaire, moins payé, les systèmes sociaux réduits à néant, la baisse du pouvoir d’achat, l’aggravation des inégalités, la paupérisation galopante, la rigueur, l’austérité, la récession, les restrictions sur le traitement de la santé, de l’hôpital, de l’école ; une inévitable chute en avant qui profitera à la petite minorité de milliardaires, qui s’augmentera de quelques unités.

Et les médias continuent de nous la jouer au TINA : « ben oui, qu’est-ce que vous voulez y faire, c’est comme ça ! Vous avez d’autres solutions ? Vous voulez le retour à la Corée du Nord ? Discours absolument généralisé, diffusé, ahané, rabâché ; propagande bien huilée pour obliger à penser que c’est( inéluctable, qu’il n’y a que des aménagements à faire, au détriment des citoyens, alors que les richesses produites n’ont jamais été aussi importantes.

Alors, oui, quand des voix s’élèvent (et dieu sait s’il y en a, et depuis des années), pour expliquer que ce système n’est définitivement plus viable, que des changements fondamentaux doivent être opérés, que les états doivent retrouver leur souveraineté sur leur sort, sur leur création monétaire, que les paradis fiscaux doivent être éradiqués RÉELLEMENT ; par des lois internationales, par une régulation d’un système d’apprentis sorciers devenu incontrôlable et mortifère, la pensée unique des médias et du système se permet de les rejeter dans la marge, avec dédain, avec mépris, avec, surtout, une bêtise qui ne se voit même pas provoquer sa propre perte.

Oui, mille fois oui, un million de fois oui ; ce système a fait la preuve DÉFINITIVE de son inviabilité, de sa nuisance, de son pouvoir prédateur et destructeur et même auto-destructeur ; oui, il faut ne cesser de le dire, de le clamer, pour que ces clameurs finissent par s’entendre, en couvrant la voix de son maître, la voix de 1984, du Meilleur des mondes, de Brazil, de l’apocalypse.

La seule utopie serait de croire qu’on peut continuer comme ça ; jusqu’à l’explosion finale qui, n’en doutons pas, sera, une fois de plus, payée par une régression sociale, sociétale, économique, civilisationnelle.

Les autres solutions ; régulation, réforme monétaire, réforme DÉMOCRATIQUE des institutions nationales et internationales, mises au service des peuples et des citoyens (et non de l’argent et des puissances financières) sont LES SEULES POSSIBLES, pour éviter le retour à la barbarie.

Rien de »choquant" dans les propositions faites par la vraie gauche ; Mélenchon et les autres ; au contraire, rien que du bon sens, une analyse exacte des choses, et les seules voies à entreprendre, pour arrêter l’emballement d’une machine à broyer devenue folle, et revenir à une gestion de l’économie, de l’argent, DE LA VIE au service du plus grand nombre.

C’est LA qu’est le vrai réalisme ; halte au système de mise à mort de la politique, de la démocratie, des citoyens, des peuples, des états.

Révolte et résistance.