Voici une expérience d’EMC que j’ai vécue en 2007.
Cela c’est passé lors d’un stage de meditation Vipassana. Il s’agit
de stages de 10 jours, consacrés à l’apprentissage d’une technique de
meditation enseignée par le Bouddha Gautama (Vipasanna signifiant :
« observer la réalité telle qu’est est »). L’une des règles essentielles
est celle du « noble silence » : on ne doit pas communiquer avec
quiconque, ni oralement, ni par geste, ni par écrit, sauf pour des
problème d’intendance et seulement en se limitant au strict nécessaire.
Bref, on se retrouve très vite face à soi-même ... et face à son mental !
C’est à la fois très difficile (pénible, même à certains moments) et
très instructif : en gros, on comprend très vite qui commande ici,
autrement dis : le mental, qui ne répond pas toujours (rarement en fait)
à nos demandes.
Bref, le matin du neuvième jour, je m’éveille au gong de 4h00 pour
faire la première meditation. Celle-ci peut être faite dans sa chambre
plutôt qu’en salle de méditation, et c’est ce que je choisis. Voilà qu’à
un moment, je me retrouve à flotter au milieu de la chambre. Je me
perçois (depuis le lit ou je médite) en train de flotter à environ 2/3
de la hauteur de la pièce, et en même temps, je me perçois en train de
flotter dans la pièce. J’ai pendant quelques secondes une sensation
d’ubiquité, à la fois dans mon corps (mais sans sensation physique,
juste un point de vue, alors que j’ai les yeux fermé) et au milieu de la
pièce, en train de flotter. Mon mental a du se déconnecter, car je ne
ressens aucun étonnement, aucune crainte, aucun questionnement sur
l’étrangeté de la situation. Au contraire, tout me semble parfaitement
normal et seul la joie de la sensation de l’instant présent m’anime. Je m’amuse un peu à tournoyer sur moi-même, comme un enfant qui découvre
une nouvelle sensation.
De fait, je ressens également ce que notre instructeur nous a décrit
comme « une sensation de flu libre » à travers mon « corps » (astral ?)
[j’emploie une terminologie ésotérique, car c’est à mon avis la plus
appropriée, et puis il faut bien mettre un mot sur les phénomènes...] : à
savoir, l’impression que mon corps est constitué de milliards de «
grains » (de particules ?) liées entre eux par une énergie très agréable
qui fait comme une vague continue, de la fontanelle aux orteilles et
des orteilles à la fontanelle (la description est de moi, selon
l’expérience que j’en ai eue, car à aucun moment nous n’avons eut de
description du phénomène autre que « flu libre »).
A un certain moment, voilà que j’ai une crainte qui se développe,
c’est de voir arriver mes co-chambriste de leur méditation à la salle,
ce qui (dans ma crainte) aurait pour conséquence de me « réveiller »
(mais est-ce que je dormais ? c’est possible, je n’en sait rien) et donc
de mettre fin à l’expérience. Aussitôt une pensée jaillit dans mon
esprit : « Sort ! Monte ! », et aussitôt je m’élève de ma propre volonté
et traverse le toit mansardé de la chambre ...
... Instantanément, je me retrouve dans une sorte de « puit » de
forme parfaitement carrée, aux parois lisses et d’apparence gris
métallique (on se croirait dans « X-files » !). Au dessous, c’est
sombre, mais sans intérêt ; au dessus, le puits semble s’élever à perte
de vue. Je ressens tjs la sensation de flu libre.
La même pensée qui m’est venue un instant plus tôt se remet à «
parler ». C’est curieux, car j’ai l’impression paradoxale que cette «
voix » n’est ni étrangère, ni mienne, mais les deux à la fois. Elle me
dis à nouveau « Monte ! Monte ! ». Je m’exécute, toujours dans le même
état d’esprit : tout est normal, tout est parfait, bref, le «
laché-prise absolu » (c’est vraiment très agréable comme état d’esprit
!). Je monte alors instantanément, de plus en plus vite (la voix insiste
: « Monte ! Plus vite ! Accélère ! ») et le « puit » (ou le tunnel)
défile et défile sous moi (mais je regarde vers au dessus) ; il semble
comme s’incurver (comme une parabole) et à un moment il me semble
perçevoir un orifice, comme une « trappe » de forme carrée, d’où émane
une intense lumière.
Je jaillis littéralement par l’orifice (le bout du tunnel) et me
retrouve dans un océan de lumière blanche, tandis que mon corps s’arque
instantanément sous l’effet d’une énergie qui décuple véritablement la
sensation de flu libre. C’est comme plonger dans un océan d’énergie pure
très puissante, d’une intensité indescriptible. Mon « corps », donc, se
tend comme une corde à piano et mes bras se dressent au dessus de ma
tête, droit et en « V » (comme un prêtre tendant les bras vers le ciel),
et semble s’orienter vers ce qui semble être la source de cette lumière
/ énergie. Lorsque j’observe mon « corps », il semble alors fait de
cristal de quartz. C’est très bizarre. Je reste ainsi, je ne sais pas
combien de « temps » (mais ces notions sont sans importance là ou je
suis)...
... Je m’éveille, allongé sur mon lit, dans la chambre du centre de
méditation. Mon corps entier est encore traversé de la sensation de flu
libre pendant quelques minutes, bien que la sensation est bien moins
intense que « là-haut » (et là, je suis parfaitement conscient, mais
très troublé par l’expérience, bien qu’encore quelque peu en «
laché-prise »).
Voilà, c’est tout (si je puis dire). Je ne sais absolument ce que
cela signifie. Je sais juste que c’était très, très intense comme
expérience, très riche et pas vraiment comme un rêve (même très beau).
La sensation de flu libre au réveil était très concrète, comme un signe
que tout cela était bien réel. Du reste, réel ou pas, pour moi, ce fut
une belle expérience.
Cordialement,
Morpheus
PS : pour en savoir plus et lire d’autres témoignages d’EMC : http://www.noesis.ch/ecm