C’est bien joli de s’indigner, mais encore faut-il savoir de quoi on parle. L’Hôtel-Dieu est mal desservi par les transports, au cœur d’un coin de Paris quasiment désert d’habitants, car ruiné depuis longtemps par le tourisme. Il faudra que l’auteur vienne m’expliquer où il a vu, sur l’île de la Cité, les ménages « les plus modestes » sur le sort desquels il prétend nous faire pleurer, surtout si on considère que Paris croule sous les hôpitaux !
Armand-Trousseau, Bichat, Bretonneau, Broca, Cochin, Frenand-Widal, Georges Pompidou, la Collégiale, La Rochefoucault, Lariboisière, Necker, la Pitié, Robert-Debré, Rotschild, Saint-Antoine, Saint-Louis, Sainte-Périne, Vaugirard et Tenon, pour ne citer que les hôpitaux intra-muros recensés par l’APHP. Auxquels il faut ajouter les hôpitaux de la petite-couronne, et les établissements privés. Les Parisiens (dont je suis) ne manque pas de lits, en tout cas, pas si on compare leur situation avec les autres Français : un Vosgien, un Lozérien, un Creusois, doit souvent faire une trentaine de kilomètres pour trouver un hôpital, un Parisien en a une quarantaine dans un rayon de vingt kilomètres autour de Notre-Dame.
Ne serait-ce qu’en Île-de-France, il faudrait, pour assurer l’égalité de tous devant les soins, fermer la moitié des hôpitaux de Paris et les rouvrir en banlieue (ce point avait été soulevé durant les études pour Georges Pompidou, mais avait été évacué sous la pression des mandarins, qui préfèrent évidemment Paris à Nanterre). Bref, cet hôpital est mal situé, ses locaux sont d’un autre âge et impossibles à reconfigurer (monument historique), et sans clientèle bien définie.
Et pour ce qui est de « la sécu » qui est près de ses sous et s’en met plein les poches, je vous engage à jeter un oeil plus attentif à votre prochaine fiche de paye, ou de pension, et à compter ce que vous payez en cotisation sociales, CSG, RDS et autres mutuelles. Peut-être finirez-vous par comprendre un jour que la sécu, c’est votre argent.