« Le Front National n’est rien d’autre qu’un parti capitaliste à papa qui tient à préserver les acquis des rentiers et maintenir notre vassalité par rapport aux États-Unis d’Amérique. D’ailleurs, le Front National ne propose pas de sortir de l’OTAN, mais uniquement de son commandement intégré. C’est un bon indice d’une attitude de larbins des U.S.A qu’ont les dirigeants du F.N, tout comme leurs « ennemis jurés » de l’UMPS »
Dommage de ridiculiser le reste de votre article, qui a le mérite de lever certaines ambiguïtés posément, avec ce genre de considérations naïves et infondées.
Diriez-vous d’un de Gaulle, qui a fait exactement ce que promet de réaliser le Front national sur la question du commandement intégré de l’OTAN (même si il est vrai cela s’inscrivait dans une autre période), qu’il eut une « attitude de larbin » ? Grotesque.
D’autant plus grotesque que je vous met au défi de démontrer que les prises de positions courageuses, passées et actuelles d’un Jean-Marie Le Pen, de toute la classe politique (l’ex-sénateur d’un parti socialiste le plus en pointe dans l’ingérence armée pro-atlantiste), depuis au moins la fin des années 80 et la première guerre d’Irak, ne seraient pas les plus en accord avec ce que requiert une politique étrangère lucide, réaliste, équilibrée d’une France elle-même souveraine, indépendante et autonome. Et je vous met aimablement en garde de ne pas de nouveau vous ridiculiser.
D’autre part vous feignez de découvrir comme certains observateurs faussement crédules, que le Front national n’est pas un parti anti-capitaliste ?
Là encore, on ne sait si l’on doit en rire ou en pleurer. Je ne connais pas d’économiste sérieux et à contre-courant de l’idéologie dominante (Berruyer, Sapir, Gréau, Stiglitz, Krugmann, Allais, Cotta, Rosa) qui prône aujourd’hui le dépassement du capitalisme « à la papa » qui a fait les joies de la France et de son peuple du temps des trente glorieuses. Et déjà pour la raison que la troisième voie gaullienne a fait la démonstration empirique de son efficience dès lors que les termes du rapport de force entre le Capital et le travail étaient équilibrés, l’Etat souverain, et la planification, cette « ardente obligation », en action. Et que les seuls modèles au monde, les modèles socialo-communistes, qui s’y sont attaqués, ont fini en eau de boudin. Pour le moins.
Enfin, votre idée de rallier le FdG est hautement comique. Car non seulement le FdG est infiniment moins en position de renverser la table politique et idéologique dans ce pays - ce qui ruine votre faux postulat et inciterait même les électeurs lucides à faire l’exact inverse : voter en masse pour le Front national, encore que cela réclame courage, cohérence et honnêteté intellectuelle - mais de surcroit sur ses élements programmatiques macro-économiques sont moins crédibles et cohérentes encore (sur l’Euro et le libre-échange mondial notamment) que celles du Front national. Ce qui est inintelligible si l’on se place du point de vue de la stricte rationalité.
Il est donc à craindre que votre orientation à préférer le FdG que le Front national, qui apparait nettement à présent, ne soit la résultante d’un fort tropisme idéologique, ou d’une soumission (bien que plus subtile que nos militants FdG) au terrorisme intellectuel en vigueur, c’est à dire en dernière instance aux intérêts de la classe dominante qui en est, à dessein et depuis tant et tant d’années, le fer de lance. Car on ne peut décemment déplorer à la fois le plafond de verre qu’est amené à subir incontestablement le Front national et participer servilement à sa diabolisation, c’est là réclamer une cohérence minimale élémentaire.
Je passe évidemment, car là n’était pas l’objet de votre article, sur l’immigrationnisme forcené d’un Mélenchon et des cadres FdG, leur laxisme judiciaire et la culture de l’excuse toujours à l’intention des « nouveaux prolétaires » exclusivement immigrés, la préférence étrangère inlassablement proférée qu’elle institue. Sur l’universalisme/internationalisme qui n’est que le faux nez des intérêts de l’Empire atlante-sioniste à travers le leitmotiv droit-de-l’hommiste, des contradictions géopolitiques fondamentales qui sont inhérentes à la vision du monde mélenchonnesque acquis à l’éthique de conviction (idéologie) alors que la géopolitique - et la grande et belle politique magistralement incarnée par un de Gaulle en son temps, et un Le Pen aujourd’hui, ne vous en déplaise - réclame au contraire de posséder une incontestable éthique de responsabilité (réalisme).