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Commentaire de Malthus

sur Les boules de pétanque du Front National


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Malthus Malthus 24 mai 2013 01:11

Entièrement d’accord avec toi à nouveau en vérité.

Mais s’agissant du débat sur la fiscalité juste ou pas juste, je pense surtout que c’est avant tout un débat sur le cycle de la monnaie qui détermine ensuite une valeur sensitive à la fiscalité.

Prenons l’exemple d’un régime communiste ultra puriste ou du nettoyeur de chiottes au Président de la République en passant par le patron de la puissante Régie de distribution d’électricité, tout le monde est à la même enseigne en terme de salaire.

Dans ce cadre et en supposant qu’il n’existe aucun système de rente possible, il n’y a pas de taxes bonnes ou mauvaises, il n’y a qu’une fiscalité adaptée à ce système. Une partie de la monnaie revient dans les caisses de l’Etat pour être redistribuée dans les organismes régaliens, et une autre partie sert aux échanges.

Evidemment, au jour d’aujourd’hui, prôner l’équité des salaires même au parti de gauche serait fantaisiste, et surtout, cela ruinerait le désir d’émancipation de ceux qui créent les entreprises. En outre, l’épargne et la rente qui l’accompagne ont un rôle à jouer sur le crédit. Donc le mécanisme fiscal ne peut être que plus complexe, même en imaginant une autarcie nationale (pas d’échange avec l’extérieur).

Je soutiens donc les propositions du Front de Gauche qui me semblent correctes sur le fait de donner une limite aux salaires, et je ne me souviens plus si j’avais pu lire cela sur votre programme, mais il en faut une aussi à l’épargne avant que celle-ci ne subisse une taxation. Quand quelqu’un détient plusieurs millions d’euros sur ses comptes, il ne fait que séquestrer beaucoup trop de monnaie. Dans ce cadre, la TVA lui parait négligeable alors que le Smicard sait ce qu’elle lui coûte.

Les différentes tranches d’impôts sur le revenu sont à ce titre l’une des réponses, sans aucun doute. Mais l’idée étant quand même de veiller à ce que le Smicard d’aujourd’hui dispose d’assez de monnaie pour régler factures, loyer, impôts, courses et disposer d’un capital en plus, lui permettant de jouir de la vie ou gérer le moindre pépin de voiture en panne ou autre.

Et encore une fois, on en revient au cycle de la monnaie puisqu’il s’agit de distribuer celle-ci au mieux. Hors, chaque fois qu’on réfléchit au cycle de la monnaie, on réfléchit à quelque chose que l’on ne maîtrise pas du fait de cette posture stupide (désolé de le penser, mais je suis honnête), qui vise à laisser le contrôle de notre monnaie à des instances très éloignées des autorités Souveraines que sont les peuples. Si nous récupérons notre indépendance monétaire en quittant l’euro, le Front de Gauche dans ce cadre pourrait justement bénéficier d’un outil pour expérimenter un grand nombre de politiques sociales et redistributrices. Ce qui permettrait de démontrer par l’exemple à d’autres pays, ce que la France est capable de faire lorsqu’elle est Souveraine et qu’elle revient à ses fondamentaux d’une économie sociale.

On dit souvent que les eurosceptiques sont des anti-européens, ce qui est totalement faux, puisqu’ils souhaitent que les peuples disposent de leur liberté à faire ce que bon leur semble dans leur pays. Mais au delà de ce vœu pieux, c’est aussi par ce que les eurosceptiques pensent pouvoir initier des exemples de réussite économique, sociale et environnementale en disposant de tous leurs outils. Et quand on montre l’exemple et que ça marche, d’autres peuples, notamment ceux du sud auront sans doute envie de faire comme nous. Mais de la même façon, nous pourrions nous même nous inspirer d’une politique monétaire et sociale d’un autre pays redevenu libre et souverain. Car cette pluralité d’expériences que n’aurait jamais dû cesser être l’Europe est mise à mal. Le Front de Gauche ne doit surtout pas imposer ses vues aux autres peuples. Sans quoi non seulement nous ne bénéficierons pas de leurs propres expériences, mais en outre, imposer ses vues sociales à des peuples qui auront leurs propres fondamentaux culturels et sociaux, c’est se couper d’eux et même s’en faire l’oppresseur.

L’ennemi est le même pour tous, mais la façon d’y répondre diffère. Assurément, le Front de Gauche a de très bonnes idées pour la France. Mais paradoxalement, si l’on devait concéder au Front National qu’il représente par son poids électoral le point de vue des eurosceptiques, alors c’est que tout n’est pas si antagoniste.

Plus bas, il y’a un débat sur l’immigration auquel je ne tiens pas à participer. Au moins des mecs du Front de Gauche et du Front National discutent du sujet et ça me touche, car ils peuvent confronter leurs points de vue, et peut être qu’ils arriveront à imaginer une synthèse commune. Les sympathisants du F.N pourront espérer que les loustics du Front de Gauche comprennent ce désir d’au moins reprendre le contrôle aux frontières et veiller à cesser l’appel d’air par différents mécanismes, tandis que les loustics du Front de Gauche pourront faire comprendre que s’il faut traiter l’immigration en aval, ça doit aussi passer par l’amont. Et s’il faut nécessairement raccompagner des gens dans leur pays, alors il y’a peut être une façon plus humaine qu’aujourd’hui de l’envisager.

Bien sûr ça ne veut pas dire que dès demain, nous verrons Mélenchon et la mère Le Pen se rouler un patin et bosser sur un programme commun qui contenterait tout le monde. Mais si déjà on peut d’une part casser les barrières entre les « opposants » des deux fronts et je te l’avoue, faire changer l’opinion des sympathisants du FdG sur la question de l’U.E ou à minima de l’euro, ma foi, les idées feraient ensuite leur chemin dans chacune des boutiques.

Il y’a deux ans alors que rentrais de plein fouet dans l’univers du militantisme politique de terrain, au bout de quelques jours, j’eu une véritable crise de larmes de voir autant de divisions quand il y’a tant d’urgences à résoudre. Ces divisions si bien entretenues par la Synarchie actuelle, et j’en reste convaincu, par les dirigeants des deux Fronts. Je comprends les différences de points de vue sur de nombreux sujets et limite, j’adore ça. C’est réellement jouissif de confronter ses idées avec quelqu’un d’autre, se nourrir de sa réflexion, affiner la sienne en conséquence, faire des recherches sur un argument qui nous a séché.

Mais c’est terriblement frustrant pour ne pas dire fou, que de se fritter sur des sujets qui ne devraient plus faire débat quand on souhaite déconnecter nos idéologies propres et les retours sur expérience. L’U.E aurait pu être une belle aventure si les peuples l’avaient eux même imaginé et institué. Mais ceux qui sont derrière ne sont que des fripouilles, et réussir à virer de nos institutions Françaises une seule d’entre elles est déjà presque un fantasme. Alors si éjecter une oligarchie en France, signifie une confrontation avec 26 autres oligarchies pour ne rien faire, et ne même pas libérer les peuples, à quoi bon lutter ici ?

C’est pour cela que mon fantasme ultime, et tout mon travail personnel à Bordeaux dans le cadre de la création d’un journal papier, ainsi qu’une révolte monétaire, vise à ce que les sympathisants du Front de Gauche et tous les eurosceptiques, F.N ou pas, apprennent à faire des choses ensemble sans renier leurs valeurs propres, mais dans le seul et unique but de libérer notre pays de la tutelle de l’U.E. Ensuite, rien ne me fera plus plaisir que de me fritter avec des mecs du F.N ou même du FdG sur des tas de sujets. Mais au moins le résultat de nos engueulades pourra se concrétiser par une loi en France, pays Souverain dont aucun Commissaire, parlementaire ou Président européen ne pourra nous aboyer qu’elle enfreint une directive Mélenchonesque ou Merkeliste. ;)

On peut tout faire, à la condition de dépasser temporairement nos clivages respectifs et de quitter cette usine à gaz qui démolit nos sociétés européennes.


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