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Commentaire de lucien bomberger

sur La philosophie est morte, vive la philosophie et l'Esprit-Saint !


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lucien bomberger lucien bomberger 26 mai 2013 18:08

Ce n’est pas la philosophie qui est morte, c’est son image. Comme le déclin du pouvoir de l’image, les postures dégoulines dans un monde gouverné par des ondes « invisibles », où ceux qui se disent être ne sont pas. Ou alors sont tout le contraire de ce qu’ils affirment. Comme si le verbe s’annulait lui-même dans la bouche des antiverbes.

Le vrai philosophe est avant tout un autodidacte qui brise les codes. Il est comme une étoile filante venant illuminé ceux qui jouaient du mimétisme. C’est le 7 milliardième humain, ou le centième singe. Il donne l’exemple, parfois qu’en acte et sans mot.

JE SUIS reste une cible à atteindre pour le philosophe, et par cet alchimie de l’introspection totale de son être il devient sans forcer un exemple pour le NOUS SOMMES. Sans pour cela prétendre au titre de couronné.

Ensuite il y a philosophe et philosophe. Sénèque comme d’autres sont des philosophes dans les mailles des tyrans. Ils deviennent des penseurs pigistes qui travaillent pour ennoblir la pensée tyrannique. Et bien souvent ce sont leur livres qu’ils nous restent à lire. Puis à nous de nous en dé-livrer si nous voulons retrouvons notre source initiale d’inspiration, celle de l’autodidacte qui cultive l’intuition, la spontanéité, et donc forcément la fraîcheur de la pensée.

Toutes les pensées dites philosophiques semblent tirées vers le bas. Qui sont les plumes des élites ? Buisson, Guaino, Attali, BHL, Onfray ?
Un philosophe s’il pratique l’amour de la sagesse est donc un grand médiateur. Il concilie, réconcilie, tempère. Jamais il n’invite à la prise d’arme, à l’intolérance des religions, à une vision morbide du futur.

Il n’existe qu’une espèce qui s’attache avec des mots et des images dans la nature. C’est l’homme. Rien que sur le mot philosophie il y a déjà du mal à y avoir consensus.

Au-delà des mots il reste les actes. Et Dieu sait que les hommes sont des êtres paradoxaux, et que même si le plus grand philosophe ils rencontraient, ils finiraient toujours par lui reprocher d’être imparfait, ou trouver l’erreur qui coince entre les paroles et les actes. Le philosophe est un héros s’il meurt en buvant sa ciguë et restant en position de liberté, il devient un emmerdeur à lier lorsqu’il est vivant : sa vérité est comme du sel sur les blessures de l’esprit.
Nous aimons les philosophes morts. C’est aussi cela l’humanité : on vénère les morts et on prend posture sur leur tombe en déclinant une transmission reçue, un héritage. Alors qu’en vérité il n’y a que mimétisme.

Si l’humanité a peiné pour former des êtres accomplis, c’est aussi parce que la foi s’oppose trop souvent à la raison, et le philosophe tombe souvent de le piège d’ériger la raison contre la foi. Sans juste milieu, qui est apte à garder raison tout en déployant une foi indétrônable ? Saurions-nous un jour y parvenir pour être des embassadeurs d’une philosophie rénovée, plus à même de réconcilier et de tempérer, d’être des créateurs de paix autour d’eux ?

La philosophie meut tous les jours et renaît tous les jours. Mais une chose est sûre c’est qu’en l’état ctuel de la prostitution des intellectuels, il n’y a peu de chance que nous puissions la découvrir sur les antennes mainstream. Faut plonger dans les bois, dans les grottes, et accepter que ce qui nous constitue n’est pas forcément uniforme. Nous avons une pensée occidentale souvent rectiligne, comme un axe cherchant la bonne trajectoire, la bonne coupe sagittale pour atteindre le centre de la vérité, alors que la vision périphérique, ou sphérique est plus difficilement envisageable dans des esprits formatés par le manichéisme. Par ce fait de trancher , de diviser le bon grain de l’ivraie.

Souvenons nous que Dieu est un mot qui vient d’un concept de division succédant à l’unité multiple primordiale. Nous avons le pouvoir de chaos comme de l’harmonie. Le libre arbitre réside dans ce choix continuel. La sagesse tend vers l’équilibre de ces forces. Dommage que des philosophes en oublie trop vite la substance et finissent amis des tyrans. Mais cela c’est la voie facile et précipitée : le sage est comme un jardinier il cultive avec patience. Celui qui se précipite est victime de l’impatience, cette impatience de ne pas être reconnu comme étant un grand philosophe, et ainsi il en arrive à en vouloir à l’humanité entière qu’il considère comme une plèbe inculte qui mérite son sort. La soumission à l’ordre divin établit devient ensuite religion qui traduit la haine de l’intelligence du peuple... Tout le contraire de l’intention de départ du philosophe...qui reste comme tout être humain paradoxal par nature.  

S’il n’y a qu’un tout fin espace qui sépare le ciel et la terre de l’épaisseur d’un cheveu. Alors soyez le cheveu !

Le masque de la vertu est le plus courant dans un monde où ce qui se disent être ne sont absolument pas. smiley


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