Les tendances régionalistes des écolos ne datent pas d’hier. Je me souviens que déjà en 2002 ils avaient dû retirer en catastrophe la candidature de Lipietz qui était allé faire copain-copain avec les cagoulés corses (la mouvance indépendantiste corse n’est pas vraiment composée de fervents marxistes soit dit en passant !).
Ce que Isga « oublie » soigneusement de dire quand il chante les louanges de l’Europe des régions, c’est que le régionalisme n’est pas forcément progressiste par nature (tiens au passage, les "petites patries, ça vous dit quelque chose ?). La réalité du régionalisme aujourd’hui en Europe, c’est aussi, et surtout, la ligue du nord, les séparatistes flamands et cie... Un séparatisme de riches régions égoïstes qui refusent la solidarité avec les régions plus pauvres qu’impose le cadre national. Très éloigné, donc, de la douce utopie libertaire que nous veut nous vendre notre trublion d’ultra-gauche (ou supposé tel...). Qui nous dit, si on suit Isga dans sa folle entreprise séparatiste, que ce n’est pas cette vision qui s’imposer ? Pire encore, on assisterait peut-être dans ce cadre au triomphe d’un nationalisme fermé et excluant. Les identitaires à l’échelle d’une région française devenue indépendante... Le beau progrès que voilà !
Je ne crois ni au dogme souverainiste ni au dogme fédéraliste (revenu du premier sans tomber dans le second). Mais force est de constater qu’il est aujourd’hui complètement illusoire de prétendre changer l’orientation de l’Europe sans s’appuyer sur des nations puissantes. Qui peut croire sérieusement que ce sont les forces conjuguées du Pays Basque et de la Bretagne qui vont faire plier Bruxelles ?
Dans le meilleur des cas, ce combat régionaliste est au minimum une perte de temps et une diversion dans la lutte contre ce capitalisme financier qui écrase les peuples... et s’accommoderait parfaitement d’une Europe des régions telle que la rêve Isga, en compagnie de certains ultra-conservateurs. Je regrette que les écolos, qui restent des partenaires potentiels, se fourvoient dans ce douteux combat.