Le vote à la proportionnelle n’est pas un gage de démocratie. En empêchant les partis de jamais disposer d’une majorité absolue, il les contraint à former des coalitions, ce qui nécessite de faire des concessions (et donc de s’écarter de ce qu’ils avaient promis à leurs électeurs). Pourquoi croyez-vous que les ultra-orthodoxes jouissent d’un poids disproportionné dans la vie politique en Israel (pays qui utilise le vote à la proportionnelle avec un seuil particulièrement bas) ? Parce que leurs quelques voix peuvent faire la différence entre la majorité et l’absence de majorité.
La solution serait donc plutôt (comme cela a souvent été suggéré) de conserver le scrutin proportionnel mais d’ajouter une soixantaine de députés élus au scrutin proportionnel (car il n’est effectivement pas normal que des partis significatifs soient exclus de la représentation nationale).
C’est une erreur commune que de penser que les députés allemands ne sont élus à la proportionnelle qu’à 50 %. En réalité, ils le sont presque tous. Mais le système de double vote permet aux électeurs d’exercer un certain contrôle sur les candidats qu’ils envoient à l’assemblée (plutôt que de devoir simplement accepter l’ordre fixé par les diverses listes).