Samantha Geimer :
"J’ai rencontré Roman Polanski en 1977, quand j’avais 13 ans. J’étais en
quatrième cette année-là, quand il a dit à ma mère qu’il voulait
prendre des photos de moi pour une revue française. C’est ce qu’il a
dit, mais en fait, après avoir pris des photos de moi dans la maison de
Jack Nicholson à Mulholland Drive (Los Angeles, Californie), il a fait
quelque chose d’un peu différent. Il m’a donné du champagne et du
Quaalude (un puissant sédatif). Et il a abusé de moi. Ce n’était pas du
sexe consenti, en aucune façon. J’ai dit non, de manière répétée, mais
il ne voulait rien entendre. J’étais seule, et je ne savais pas quoi
faire. J’avais peur et, avec le recul, j’avais la chair de poule (...)
Les gens ne savent pas avec quelle injustice j’ai été traitée par la
presse. Je me suis sentie violée ! Les médias m’ont fait vivre un enfer,
et j’essaie de mettre tout ça derrière moi. Aujourd’hui, je suis très
heureuse dans ma vie. J’ai trois enfants et un mari. Je vis dans un
endroit magnifique et j’aime mon travail. Que pourrais-je demander de
plus ? Personne ne doit s’inquiéter pour moi. La seule chose qui
m’inquiète, c’est que ce qui m’est arrivé en 1977 continue à arriver à
des filles tous les jours. Mais si les gens s’intéressent à moi, c’est
parce que M. Polanski est une célébrité. Je ne trouve pas ça juste. Il y
a certainement d’autres personnes à qui cela pourrait vraiment servir."