Salut
Merci à l’auteur pour l’article. Sujet maintes et maintes fois abordé mais une piqûre de rappel n’est jamais de trop. Evidemment que cette dette publique n’est pas légitime. Les 50 milliards d’euros que cela coûte à l’Etat français chaque année ça fait comme qui dirait mal aux fesses (il y aurait largement de quoi financer les retraites, entre autres).
Ce que font des entités privées peut parfaitement être fait par le public, les intérêts en moins (et en quoi serait-ce légitime que des institutions financières privées empruntent à la BCE à faible taux, pour ensuite transférer ces fonds aux Etats moyennant un intérêt plus important, sans rien produire, en servant tout juste d’intermédiaires s’enrichissant au passage ? Sans parler de la création monétaire ex nihilo via notamment les coefficients de réserve obligatoire).
Mais les chiens de garde de l’oligarchie financière veulent nous faire croire le contraire en noyant le poisson ou en faisant diversion. Il faut dire que cela rapporte BEAUCOUP d’argent aux créanciers, c’est la poule aux oeufs d’or, surtout que cela s’est généralisé au niveau européen avec l’article 104 du Traité de Maastricht (123 du T. de Lisbonne).
Je pensais que la loi de 1973 interdisait simplement à la BDF de prêter au Trésor Public à taux 0 ou à faible taux. Or j’ai appris il y a quelque temps que c’est plus subtil que ça. Voir cet article de Magali Pernin et Lior Chamla (voir aussi les nombreux et intéressants commentaires de Sam sur ce billet et les échanges avec l’un des auteurs). Voici un entretien entre Etienne Chouard et Magali Pernin (l’une des auteurs du billet).
Etienne Chouard a écrit sur son blog :
"André-Jacques et moi (avec quelques autres, comme Philippe Derudder ou Alain Granjean et Gabriel Galand dans leur excellent livre « La monnaie dévoilée » (2006), qui ont levé ce lièvre et ont bossé pour écarter tout seuls les nuages de fumée enveloppant ce vieux complot), nous nous sommes trompés, je crois, effectivement, en focalisant trop sur l’article 25 (celui qui interdit la présentation directe par le Trésor de ses propres effets à la Banque Centrale) : nous ignorions qu’une loi de 1936 interdisait depuis longtemps ce type de financement « trop facile » (gasp) (aussi facile qu’un distributeur automatique de billets)."
En fait le véritable principe d’interdiction relatif à l’emprunt auprès de la BDF a été gravé dans le marbre avec l’article 104 du Traité de Maastricht (devenu l’article 123 du Traité de Lisbonne). Ce qui signifie qu’auparavant les félons politiques ont volontairement et délibérément fait en sorte d’emprunter aux seuls marchés financiers privés. C’est donc pire encore ! Même si le résultat in fine est le même. Et ça ne change rien à la haute trahison globale.
Concernant la loi de 1973, au lieu de se focaliser sur l’article 25, il fallait regarder de plus près l’article 19. D’après Chouard (suite aux recherches de Pernin/Chamla) l’équivalence de l’article 25 existait depuis 1936 ! Lorsque la BDF était encore privée, détenue par qui on sait, et ce n’est qu’en 1945 que Charles de Gaulle la nationalisa.
L’article d’Etienne Chouard sur son blog est très parlant, et surtout certains commentaires.
"Article 19 :
Les conditions dans lesquelles l’État peut obtenir de la Banque des avances et des prêts sont fixées par des conventions passées entre le ministre de l’économie et des finances et le gouverneur, autorisé par délibération du conseil général. Ces conventions doivent être approuvées par le Parlement."
Donc si j’ai bien compris (car dans l’ensemble c’est une usine à gaz) - corrigez-moi si je me trompe - l’Etat pouvait demander des avances et des prêts à la BDF jusqu’à Maastricht... mais ça n’a jamais été fait par aucun des gouvernements successifs !
Le Ministre des finances pouvait demander ces avances au Gouverneur de la BDF, et si accord il y avait, le Parlement devait par la suite approuver. Par conséquent c’était théoriquement possible, sous certaines conditions. Mais bizarrement ils ont préféré emprunter aux seuls marchés financiers privés. Et aujourd’hui 80% si ce n’est plus de la dette de la France représente les intérêts à rembourser à ces banques privées. Et on nous répète chaque jour qu’il faut serrer la ceinture et qu’il va falloir travailler plus longtemps !
J’ai noté ce commentaire de Liior sur le blog de Chouard (il est question de la loi de 1973 - avant publication de l’article Pernin/Chamla - mais cela vaut tout autant pour l’article 104 de M.) :
"Vous nous expliquez que cette loi n’a rien à voir avec la montée du taux d’endettement de la France, pourquoi pas, mais à ce moment là il faudra argumenter plus précisément et nous expliquer comment une dette payée avec intérêts serait aussi indolore qu’une dette payée sans intérêts. Je rappelle au lecteur que pour une obligation de 1000€ à 2,5% sur 15 ans, on doit rembourser aux marchés financiers l’équivalent de 1375€, là où auparavant on aurait remboursé 1150€ (avec un taux de 1%). J’aimerais beaucoup que vous m’expliquiez (...) comment l’endettement de la France peut être le même avec ou sans la loi de 1973 alors même que pour un simple emprunt de 1000€, je suis endetté à hauteur de 375€ avec 2.5% et seulement de 150€ avec 1%. Si vous calculez bien, on a bien un renchérissement des intérêts dus de plus du double (on passe de 150€ à rendre à la Banque Centrale, à 375€ à rendre aux “riches”).«
Un flagrant hold-up sur nos richesses en toute légalité, avec complicité de nos »représentants« .
Concernant l’emprunt Giscard (lien) :
»En 1973, lorsque celui qui n’allait pas encore manger des oeufs au plat chez les français, lance un emprunt éponyme, la plupart des investisseurs ne pensait pas que la clause prévoyant l’indexation des coupons et du nominal sur le lingot jouerait un jour... Monsieur Vidal-Madjar fait le pari inverse... et fait fortune... voici pourquoi :
L’emprunt Giscard était d’un montant de 6,5 milliards de francs (soit corrigé de l’inflation environ 5 milliards de nos euros de 2010), son nominal de 1000 francs, versait un coupon de 7% et était remboursable à l’échéance soit le 16 janvier 1988. Les intérêts étaient versés le 16 janvier de chaque année. L’originalité de cet emprunt, résidait dans une clause faite pour rassurer les investisseurs de l’époque, mais qui couta fort cher aux finances publiques. Cette clause prévoyant l’indexation des coupons et du nominal sur l’or (le franc de l’époque étant défini comme 0,88 grammes d’or fin), ne devait s’activer que si le franc perdait sa parité-or pendant plus d’un an... C’est justement ce qui arriva en 1976 avec la démonétisation de l’or suite aux accords de la Jamaïque...
Dès lors, ce fût la catastrophe pour les finances publiques, mais la fortune pour les investisseurs et comme nous l’avons vu monsieur Vidal-Madjar... En effet, chaque année les coupons et le nominal étaient ajustés en fonction de l’augmentation de l’or. Si bien qu’en janvier 1988, au moment du remboursement final, le coupon s’élevait à 581 francs (contre 70 francs initialement) et la valeur de remboursement à 8305 francs (pour 1000 francs investis initialement).
En 1973 l’état avait levé 6,5 milliards de francs, le coût total du remboursement fut de 92 milliards (soit 4,5 fois le montant en francs constants, c’est à dire corrigé de l’inflation).
Le
généreux ministre des finances savait donc de quoi il parlait quand il
dit à son adversaire à la présidentielle de 1974 qu’il n’avait pas le
monopole du coeur..."
Voici une vidéo d’Etienne Chouard (la dette et la fin de l’Etat-providence) (vidéo datant de 2011, l’article de Pernin/Chamla n’étant alors pas encore publié s’agissant de la loi de 1973) qui fournit un bon résumé de la situation actuelle et des rouages/trahisons nous ayant mené au bord du précipice. Il évoque également les confessions de John Perkins quant aux techniques pour la main mise (des Etats-Unis notamment) sur les pays riches en ressources naturelles. En aparté l’idée de tirage au sort - pour la représentation démocratique - popularisée par Chouard n’est pas dénuée de sens, bien au contraire. En tout cas cela ne peut pas être pire que le système actuellement mis en place et toute la félonie/corruption qui va avec.
Non seulement la nation (ou les nations) doit (re)prendre en mains le droit régalien de battre monnaie, mais elle doit aussi exiger le non remboursement de toutes ces dettes illégitimes contractées auprès des institutions financières privées (à l’instar de l’Islande) via la trahison de nos « élites ». Que les banques s’assoient dessus, ce sera ça de moins dans leurs caisses. Et doit être également exigée l’interdiction pure et simple de la création monétaire aux banques privées. Ce droit doit être exclusivement réservé aux institutions publiques et à elles seules, au bénéfice de l’intérêt général. Car nous voyons bien au niveau mondial où cela nous a menés et nous mènera, lorsque des protagonistes privés - responsables du foutoir actuel in fine - ont cet outil entre les mains. L’Humanité ne s’en portera que mieux.
Pour l’instant, au niveau économico-financier, la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Mais ce n’est pas avec la clique d’agents aux ordres à la tête des Etats que les alternatives altruistes adviendront. La question est de savoir comment changer de paradigmes, comment le peuple peut enfin avoir son mot à dire, pour de vrai, et surtout comment virer une fois pour toutes les traîtres au pouvoir aux ordres des lobbies divers et variés...(?)
Le conflit d’intérêts entre le politique et la banque/les lobbies ne date pas d’hier et il est illustré de manière remarquable dans Le Président (Henri Verneuil, 1961) magistralement interprété par Jean Gabin. Extraits :
Je n’ose imaginer le niveau de corruption/complicité de nos jours. Les banques/lobbies investissent, financent leurs « poulains » qui leur rendent la pareille une fois élus (ou parfois non élus selon les postes). Et pendant ce temps les nations, les peuples se meurent, s’appauvrissent.
ps : entretiens avec Pierre-Yves Rougeyron sur la loi Pompidou-Giscard (son livre Enquête sur la loi du 3 janvier 1973)
11/06 07:43 - 1871-paris
une dette contractee aupres d organisme prive ayant utilise un effet de levier de 93% du (...)
11/06 07:36 - 1871-paris
10/06 22:19 - xmen-classe4
et la hausse des prix est provoqué par la possibilité d’utiliser du pétrole à (...)
10/06 22:18 - xmen-classe4
c’est assez simple, il y a dans la dette : 25% de pétrole,25% d’importation et de (...)
10/06 21:50 - pseudo
Un état n’a pas être rentable économiquement ! donc il n’a pas à payer (...)
10/06 21:23 - Chris De Baün
Vivre un (1) jour comme un lion que 100 ans comme un mouton ;-)
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