Bonjour, Iris.
Vous touchez là la véritable injustice française : comme j’ai déjà eu
l’occasion de l’écrire à différentes reprises, le fossé le plus choquant n’est
pas entre public et privé, mais entre petites et grandes entreprises.
Concernant les grandes entreprises, je rappelle ici une anecdote que j’ai
déjà racontée : il y a quelques années, la toute nouvelle DRH d’un service
public de transport, venue du privé pour optimiser la gestion du personnel, a
commandé un audit ayant pour finalité de supprimer un certain nombre
d’avantages. L’audit a consisté à comparer les avantages acquis du personnel de
ce service public avec d’autres services publics, mais aussi, pour moitié, avec
des grandes entreprises privées. Malgré tout le désir qu’a pu avoir la boîte
chargée de réaliser cet audit de brosser celle qui en avait passé commande dans
le sens du poil, le résultat a été édifiant : mis à part un autre service
public régulièrement pointé du doigt, toutes les autres places de la première
moitié du classement étaient trustées par le privé. Le rapport a fini à la
poubelle et les syndicats en rigolent encore !
Encore une fois, le vrai problème est dans la protection des salariés des
petites boîtes, souvent soumis à des chantages honteux ou à des pressions
inacceptables pour leur interdire de
facto de se syndiquer.