http://www.mondialisation.ca/la-syrie-et-la-guerre-de-linformation-le-syndrome-irakien/5338616
Le
mardi 23 avril 2013, le ministre syrien de l’Information, Omrane
al-Zohbi, en visite à Moscou, a ainsi déclaré devant les députés à la
Douma (chambre basse du parlement russe) : « Vous n’ignorez pas que
des dizaines d’agences d’information et de chaînes de télévision
participent à une véritable guerre de l’information contre nous. Dans le
même temps, les chaînes de télévision syriennes n’ont pratiquement pas
accès aux satellites »[3]. Selon
les dirigeants syriens, la désinformation médiatique internationale sur
l’évolution de la crise s’insère, désormais, dans une stratégie plus
globale de délégitimation puis de renversement du régime – au risque d’une régionalisation du conflit, tant redoutée par Moscou.
En
fait, l’information quotidiennement diffusée sur la « révolution »
syrienne est, à l’origine, « produite » par l’Observatoire syrien des
droits de l’homme (OSDH[4]),
étrange ONG basée à Londres et dirigée par un farouche opposant au
président Assad, proche des fameux « frères musulmans ». Cette curieuse
situation, politiquement très orientée, nous amène à nous interroger sur
la fiabilité de cette « information » structurellement
anti-Assad et régulièrement reprise par les médias occidentaux, sans
aucun contrôle. Depuis le début de cette crise, la Russie a fort
justement contesté la légitimité de cette douteuse ONG, comme source
quasi-exclusive de l’information sur la Syrie.
Au final, cette évolution a fini par conditionner
l’opinion publique occidentale contre le méchant « dictateur syrien »,
pour reprendre l’expression relayée par nos médias. Et une conséquence
programmée de cette stratégie informationnelle a été de justifier les
divers soutiens extérieurs à l’opposition « rebelle », comme étape
préalable à une ingérence politico-militaire de plus en plus
forte donc, à terme, potentiellement décisive. Au nom du « droit au
bonheur » des peuples souverains, justifiant une guerre de
« libération ». ». Pourtant, comme le reconnaît le président de la
commission d’enquête de l’Onu sur la Syrie, Paulo Pinheiro : « La majorité des rebelles est très loin de penser à la démocratie. Ils ont d’autres inspirations »[5]. Fin d’un rêve. . .