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Commentaire de Furibard

sur Le peuple de France va-t-il se suicider ?


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Furibard Furibard 15 juin 2013 15:14
Effectivement nous ne vivons pas la même chose. 

Vous mélangez tout et me prêtez des intentions qui très éloignées de la réalité. Je vais tenter de reprendre votre dernier message et clarifier les choses.

Je vis avec les vietnamiens et partage leurs conditions de vie, moi. Je pourrais donc vous retourner votre argument concernant votre vision simpliste de la société vietnamienne. Vue par un français qui a les moyens de se payer FV, ça a une certaine saveur. De toute évidence, vous avez encore beaucoup de choses a apprendre sur ce pays. C’est normal, il faut des années pour commencer a cerner les choses, et ce, ou que l’on se trouve dans le monde.

Que vous ne voyiez pas la corruption dans les écoles vietnamiennes, ne m’étonne guère non plus : il faut bien sur avoir des enfants qui suivent un cursus en école vietnamienne pour s’en apercevoir. Ou connaitre des enseignants qui vous raconterons les différentes façons qu’ils ont d’améliorer leur paye de misère.

En ce qui concerne les taxes sur les autos, ce ne sont pas les taxes qui me gênent (encore que, j’y reviendrais plus tard). C’est l’utilisation de l’argent de ces taxes que je déplore. 

Que les fonctionnaire soient mal payés (ce qui encourage la corruption) est une chose. Construire des monuments démesurés dans des villages a la gloire d’héros passés en est une autre. 
Prenez par exemple la route de Cần Giờ (au sud de Saigon, après le bac, direction la mer) et demandez vous pourquoi cette route de campagne qui dessert un village de 300 habitants (et accessoirement des maisons de campagne de riches saigonnais et quelques ressorts 5 étoiles) est une 2x2 voies richement plantée d’arbustes entretenus soigneusement. 
Vous ne pensez pas que le peuple vietnamiens a d’autres besoins, un peu plus primordiaux ?

Vous parlez des millions de motos comme un progrès social. Je reviens donc sur les taxes autos. Cela ne vous choque pas que les vietnamiens ne puissent que difficilement accéder a l’automobile ? Cela ne vous choque pas que des femmes enceintes ou des gosses en bas age doivent utiliser le deux-roue pour leur transport ? Le taxi, qui vous semble peu onéreux, leur reste inaccessible.
Bien sur, tout n’est pas noir : les transport en communs sont bien plus accessibles qu’en France. Mais bien plus bondés et avec une sécurité active bien moindre (entretien a l’africaine).

Vous parlez de la guerre. Effectivement, le Vietnam, comme la France d’après guerre, a tout a reconstruire. Encore une des raisons qui font que le chômage est au plus bas.

Que vous ne voyiez le problème des grandes surfaces pour l’emploi me laisse perplexe. En France, ces temples de la consommation ont sacrifié l’agriculture et l’environnement (grands rendements avec pesticides), les services (avec le tout faire soi-même), ainsi que les petits commerces de proximités. Ça fait beaucoup d’emplois au bout du compte. 
Heureusement, les vietnamiens résistent (pour combien d’années ?) et leur préfèrent encore les marchés et le contact humain des petites échoppes. Les Centres commerciaux ne se remplissent pour l’instant que de curieux (comme les français en 1963 a Ste-Genevieve des bois). Les vrais consommateurs sont les étrangers et la toute petite proportion de très riches vietnamiens. 

Vous parlez de liberté bafouée. Je ne parle que de liberté d’opinion, liberté de débat. 

Des recettes ? Les mêmes que celles que je donnerais a la France. Plus de démocratie avec une vraie implication des citoyens dans la vie politique (ce que l’on appelle la Révolution permanente), dans la vie des entreprises (création d’un droit universel à qualification, comme droit politique constitutionnel, appelé à devenir partie intégrante de la citoyenneté au même titre que le droit de suffrage), le contrôle ouvrier sur la production, l’échelle mobile des salaires et du temps de travail, la revendication de conseils d’usines et de quartier, la nationalisation sans remboursement ni indemnités des secteurs clés de l’économie. 
Bref, remettre l’homme au centre des préoccupations et non le profit.

Mais, vous l’aurez compris, je suis plus proche de Lenine et de Trotski que des relents de stalinisme qui sévissent encore dans le Vietnam d’aujourd’hui.

Et c’est la raison qui fait que qualifier les régimes chinois ou vietnamiens de communistes me dérange.

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