@ l’auteur,
Sieyès :
"
La France est et doit être un seul tout, soumis dans toutes ses
parties à une législation et à une administration communes. Puisqu’il
est évident que cinq à six millions de citoyens actifs, répartis sur
vingt-cinq milles lieues carrés, ne peuvent point s’assembler, il est
certain qu’ils ne peuvent aspirer qu’à une législature par
représentation. Donc les citoyens qui se nomment des représentants
renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes immédiatement la loi :
donc ils n’ont pas de volonté particulières à imposer. Toute influence,
tout pouvoir leur appartiennent sur la personne de leurs mandataires ;
mais c’est tout.
S’ils dictaient des volontés, ce ne serait plus cet état représentatif, ce serait un état démocratique
(...)
"Le peuple ou la nation ne peut avoir qu’une voix, celle de la
législature nationale. Ainsi, lorsque nous entendons parler d’un appel
au peuple, cela ne peut vouloir dire autre chose, si ce n’est que le
pouvoir exécutif pourra appeler la nation à elle-même, et non pas des
représentants à des commettants, puisque ceux-ci ne peuvent se faire
entendre que par les députés nationaux. L’expression d’appel au peuple
est donc mauvaise, autant qu’elle est impolitiquement prononcée. Le
peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. "
le 7 septembre 1789 à l’Assemblée Nationale