C’est pourquoi il est particulièrement inquiétant de constater l’abandon de fait de la défense de la langue française par l’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche sous la pression de certains politiciens.
Voir notre article de ce jour :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/06/18/loi-fioraso-la-mobilisation-se-poursuit-ii.html
Loi Fioraso : la mobilisation se poursuit (II)
Le 18 juin 2013, une intersyndicale de l’enseignement supérieur et
de la recherche (ESR) appelle à manifester contre le projet de loi
de Geneviève Fioraso. Elle demande « l’abandon de l’actuel
projet de loi sur l’ESR », revendication avec laquelle nous
ne pouvons qu’être d’accord. Cependant, un problème très grave nous
semble se poser en ce qui concerne l’enseignement dans des langues
étrangères (en clair, en anglais). Une question stratégique vitale
mais sur laquelle l’intersyndicale ne prend aucune position claire
et de surcroît s’en prend aux médias qui se seraient «
focalisés sur le seul problème de l’enseignement en langue
étrangère ». Nous avions déjà évoqué cette situation dans
plusieurs articles récents, notamment « Loi Fioraso, souveraineté nationale, langue
française, CNRS... » et « Loi Fioraso, anglais, EELV... ». En
réalité, force est de constater que des milieux politiques qui se
prétendent « contestataires » par rapport à la loi Fioraso
soutiennent l’enseignement en anglais. Dans la pratique, tout semble
indiquer qu’une loi sera adoptée. Et dans ce contexte, l’attitude de
l’intersyndicale sabordant la défense de la langue française sera
très lourde de conséquences. Quels intérêts sert objectivement une
telle stratégie, si ce n’est ceux des grandes multinationales et des
milieux financiers ? Alors que VousNousIls emploie le
titre « Université : "le tout anglais pour la science est
dépassé !" » pour présenter des déclarations du recteur de l’Agence
universitaire de la francophonie (AUF) Bernard Cerquiglini, Le Monde rapporte à propos de École des hautes études
commerciales du Nord (groupe EDHEC) « A l’Edhec, le directeur
refuse le retour des cours en français » et MeltyCampus « L’EDHEC ne veut plus
de cours en français ». Le problème ne se pose pas uniquement
en France. Il y a un mois en Italie, Corriere della Sera écrivait « No all’inglese come lingua
esclusiva. Il Tar ferma il Politecnico », se référant à une
décision du Tribunal administratif régional qui a désavoué la
politique de « tout anglais » du recteur du Polytechnique de Milan.
Le 18 juin également, Le Bien Public souligne « Barroso prend la réaction
française de plein fouet », après ces incroyables propos du
président de la Commission européenne José Manuel
Durão Barroso sur l’exception culturelle dans
l’audiovisuel : « Cela s’inscrit dans le cadre d’une vision
antimondialisation que je considère complètement réactionnaire ».
Mais précisément, où mène la politique d’abandon de la langue
française dans l’enseignement supérieur ? Romandie.com
diffuse une dépêche intitulée « Grèce : Samaras contraint de
rouvrir temporairement ERT, gouvernement remanié », à propos
de la situation de la radiotélévision publique ERT. Qui peut
raisonnablement ne pas voir que la souveraineté des Etats est
devenue un enjeu majeur ? Et pourquoi l’actuel silence autour de la
question du numérique, où les mêmes problèmes se posent avec acuité
?
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/06/18/loi-fioraso-la-mobilisation-se-poursuit-ii.html
]
et pour rappel :
http://blogs.mediapart.fr/blog/scientia/270513/loi-fioraso-souverainete-nationale-langue-francaise-cnrs
Loi Fioraso, souveraineté nationale, langue française, CNRS...
Le 27 mai 2013, L’Express rapporte « La candidate PS
éliminée au 1er tour de la législative partielle en Europe du
Sud », se référant à l’élection législative partielle dans la
huitième circonscription des Français de l’étranger. Le Conseil
Constitutionnel avait annulé l’élection de deux députées du Parti
Socialiste dans les circonscriptions des Français de l’étranger.
Cette élection, comme celle en cours pour les Français d’Amérique du Nord,
se caractérise par une montée de l’abstention. Doit-on s’en
étonner ? Demain, l’Assemblée Nationale risque d’entériner en
première lecture un projet de loi sur l’enseignement
supérieur et la recherche (ESR) dont on peut sérieusement craindre
qu’il ne prépare un abandon progressif de la souveraineté nationale
dans plusieurs domaines. Notamment, le statut de la langue française
visé par l’article 2 du projet de loi ou, par l’article 43 bis,
celui du secteur public de l’ESR, voire l’existence même des
établissements publics de recherche comme le CNRS (Centre National de la
Recherche Scientifique) ou l’INSERM (Institut National de la Santé et de la
Recherche Médicale). Des mesures législatives aussi graves sont
préparées par une procédure d’urgence, au moment où Pierre Moscovici
réclame la mise en place de
l’Europe politique dans un délai de deux ans. Nous avons abordé ces
dangers sans précédent dans nos articles récents « ESR : le
projet de loi Fioraso doit être retiré » (I) et (II), « Langue française et
mondialisation » (I), (II), (III) et (IV) et « ESR : l’indispensable retrait de
la loi Fioraso ». La mobilisation citoyenne est plus que
jamais indispensable, quoi qu’en disent ceux qui volent au secours
des auteurs d’une telle politique.
[la suite, sur le lien http://blogs.mediapart.fr/blog/scientia/270513/loi-fioraso-souverainete-nationale-langue-francaise-cnrs
Cordialement
Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/
http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia