"En gros, si j’ai bien tout compris, ils veulent nous faire travailler
jusqu’à ce que mort s’en suive, et régler définitivement le problème des
retraites ! il fallait y penser...«
La stratégie ici à l’œuvre est décrite grosso modo dans la » La faisabilité politique de l’ajustement", un rapport de l’OCDE de 1996 qui préconise ( mais bon, c’est juste un avis de l’auteur comme précisé en page de garde ) :
« [...] Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut
veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la
qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de
fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux
de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront
violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une
baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut
progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles,
ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une
école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on
évite un mécontentement général de la population. »
Appliqué aux retraites, on laisse en place le taux plein, mais avec
impossibilité de remplir les critères qui vont avec et donc, de forcer (
mais pas violemment ) les citoyens à partir plus tôt sans avoir à les
pensionner. On est donc dans le consentement ( c’est pas forcé ), ça fait des économies et ça permet de dériver des cotisations vers des organismes privés, ouvrant de nouvelles perspectives commerciales.
En cette période anniversaire, il est bon de rappeler les propos que tenait monsieur Denis Kessler en 2007 ( complète ici ) :
« Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...
A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »
il n’y a pas de complot ou de hasard, c’est une politique voulue.