Historiquement, Montaigne parlait de « tyrannie parlière » (Essais, livre III, chapitre 8), Renan de « tyrannie spirituelle » (L’Avenir religieux des sociétés modernes,
1860, III : « Le christianisme, avec sa tendresse infinie pour les
âmes, a créé le type fatal d’une tyrannie spirituelle, et inauguré dans
le monde cette idée redoutable, que l’homme a droit sur l’opinion de ses
semblables. ». Adolf Hitler évoquait également, dans Mein Kampf
(volume I, chapitre 2), une expression équivalente en allemand, pour
souligner la propension de la masse à se soumettre devant cette forme de
terrorisme. Lénine internationalisera cette technique comme arme politique face aux adversaires du communisme. Sartre
en fit une de ses lignes d’action avec ses célébres formules "il ne
faut pas désespérer Billancourt« (à propos des goulags) et »tout
anticommuniste est un chien".
Cette censure idéologique, ou police de la parole, vise à empêcher de
parler de tout ce qui ne rentre pas dans les grilles de l’idéologie, et
qui est dénoncé par le politiquement correct comme étant un dérapage.