« ce sont les masses en mouvement qui font les grandes avancées. » C’est tout à fait exact. Et qui a mis en mouvement les masses depuis un an, c’est à dire qui a appelé à des manifestations, à mettre la population dans la rue ?
En un an, le Front de Gauche a appelé à deux manifestations, l’une à l’automne contre le TSCG, l’autre au printemps contre la finance et pour la VIème République ; sans compter les « répliques » en province de cette dernière.
Le NPA s’est rallié aux différentes manifestations appelé par le FdG (et je m’en félicite) sans parvenir lui même à organiser des évênements d’une telle ampleur.
Les syndicats, hélas, ne parviennent guère non plus à organiser mieux le mouvement des masses. Le 1er mai à l’appel de la CGT a réunit moins de monde que le 5 mai à l’appel du FdG. Il est cependant stupide d’opposer syndicats et partis politiques. La majorité du bureau confédéral de la CGT, dont son secrétaire général est ainsi également adhérante à un parti politique membre du Front de Gauche - le PCF -, même si la « courroie de transmission » n’existe plus.
On peut en dire autant de la CFDT et du PS.
Il ne faut pas non plus croire que l’histoire n’est qu’une éternelle répétition ; ni se tromper d’analyse sur le rapport mouvement social / victoire électorale :
1°] : Les réformes de 1936 ont été possible d’une part par le mouvement social, mais également par la victoire électorale du Front Populaire. Si le Front Populaire n’avait pas remporté les élections, le mouvement syndical à lui seul n’aurait jamais obtenu ce qui a été obtenu. L’un ne va pas sans l’autre.
2°] : Concernant mai 1968, faut-il rappeler que les élections suivantes consacrèrent la victoire de la droite ? Les années 70 ont-elles été, dans la continuité de mai 68, un grand moment d’avancée sociale ? Non, le mouvement s’est arrêté net. Et n’a guère repris depuis, au contraire, d’année en année, tout ce qu’il a gagné a été grignoté.
3°] : L’histoire récente d’amérique du Sud ( Vénézuela, Equateur, Bolivie ), nous prouve que des mouvements progressistes parvenant au pouvoir en s’appuyant sur une base populaire peuvent durablement changer la société.
Donc l’histoire ne se répète pas. Aujourd’hui, la force la plus en mesure de mettre les masses en mouvement semble être le Front de Gauche. Je ne dis pas qu’il n’a qu’à claquer des doigts pour le faire, je dis qu’aujourd’hui, c’est parmis les forces politiques et syndicales celle qui a la meilleure ou plutôt la moins mauvaises capacité à mettre les gens dans la rue, élément significatif des « masses en mouvement ».