Face au déferlement populaire qui a culminé le 30 juin, les généraux
égyptiens et l’administration américaine qui finance l’armée, ont tenté
jusqu’au bout de préserver le président Morsi et son gouvernement.
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Après la journée du 30 juin, selon
le quotidien d’Etat Al Ahram (7 juillet), le chef des armées, le général
al-Sissi, qui est resté en contact téléphonique permanent avec ses
homologues américains, a proposé que ce soit un référendum qui tranche
sur le maintien de Mohamed Morsi. Mais devant l’ampleur de la secousse,
l’état-major, craignant de voir tout le régime, donc l’armée, emporté
avec les Frères musulmans, a préféré lâcher Morsi, en accord avec
la Maison-Blanche, non sans hésitations et contradictions de la part de
cette dernière. (…)
Un comité est chargé de proposer
des amendements à la Constitution. Des amendements, rien de plus,
(..) il s’agit d’éviter l’élection d’une Assemblée constituante qui
poserait la question du régime, c’est-à-dire du régime militaire
inféodé à l’administration américaine. Les partisans de Morsi
continuent de manifester aux cris de « à bas le régime militaire ! »,
car une partie de ceux qui, parmi les couches les plus
déshéritées, avait voté Morsi pour en finir avec le régime militaire en
place depuis des décennies, ne veulent pas du retour de l’armée.(…)
C’est là toute la contradiction de la
situation, car il y a près de trois ans, c’est tout le peuple d’Egypte
qui était dans la rue au coude à coude pour mettre à bas le régime
militaire dirigé par le général Moubarak. L’armée cherche, en associant
toutes les forces qu’elle peut regrouper, à sortir un nouveau
gouvernement de coalition. Mais celui-ci aura toujours comme feuille de
route celle de l’armée, c’est-à-dire celle du FMI, c’est-à-dire une
politique opposée aux intérêts du peuple égyptien.’’’’