"Je ne peux pas vous laisser dire de telles inepties. Au temps du catharisme, la grande majorité de la population du Languedoc était CATHOLIQUE.

Les cathares ne représentait qu’une minorité, vos théories d’un Languedoc entièrement cathare date de Mathusalem (des historiens du 19è siècles, pas très objectifs, pour être exacte). Les catholiques acceptaient, dans leur ensemble, l’hérésie, j’ai expliqué pourquoi dans l’article, je n’y reviendrai pas.« 

La population on s’en fout un peu... Ici ce qui importe c’était justement la façon dont ce dogme a été utilisé comme alibi par de puissants seigneurs locaux afin de remettre en question leur allégeance à un suzerain dont tout le monde au début du 13ème siècle s’attendait à voir disparaitre le royaume.

En adhérant à cette doctrine, certains entendaient très certainement par là donner des gages aux puissances anglaise et germanique en leur disant  »Heu... Nous on ne rend pas allégeance au Roi de France qui a été sacré par le Pape, on est neutre !« 

Le catharisme fut un instrument politique avant d’être une hérésie.

 »Et le roi de France n’était suzerain que sur le papier, et ce depuis belle lurette.« 

Ça c’est tout à fait exact !... Sauf qu’en rejetant le dogme, les seigneurs cathares consommaient la rupture et indiquaient aux ennemis du Roi de France qu’ils le laisseraient les couilles dans le blizzard en cas d’agression extérieure.

Seulement pas de bol, a Bouvines Philippe Auguste a écrasé la coalition qui s’était ligué contre lui... Une fois ce problème réglé il s’est très certainement dit que ce serait une bonne chose de s’occuper du nid de scorpions que lui et ses prédécesseurs avaient laissé prospéré dans le Sud.

 »Ce n’est pas l’avènement du catharisme qui a fait que le roi a perdu sa suzeraineté sur le comté de Toulouse, c’est l’émancipation de ses vassaux qui ont fait de leurs fiefs des alleux."

Entièrement d’accord... Sauf que leur allégeance restait néanmoins affirmé (certes en théorie) par le Pape et l’Église catholique.

La France en tant que pays n’a été par la suite forgée dans les faits qu’au travers des règnes de Philippe Auguste, de Saint-Louis et de Philippe le Bel.

C’est après eux qu’on peut parler de la France en tant que royaume de fait et en tant qu’état. Avant eux, c’est sûr, ce n’est que théorique et cela ne tient qu’au travers d’une alliance avec une Église que les cathare ont justement rejeté...
C’est un peu comme si aujourd’hui une région décidait de rejeter la constitution française... Cela serait considéré comme un acte de séparatisme parfaitement intolérable.