Un bébé qui pleure, ça peut être génant pour le voisinage et encore ! Nous connaissons cette situation pour savoir qu’elle l’est encore plus pour les parents qui vivent les pleurs dans leur chair. Comment peut-on se plaindre quand le matin, à l’heure où il faut malgré tout aller travailler, nuit blanche ou pas, on voit sous les yeux des pauvres géniteurs les marques d’une nuit de cauchemar.
L’incivilité du troisième âge est un fait, et dans le même temps un quasi tabou. Combien de fois ma femme, enceinte jusqu’aux yeux pour reprendre une expression célèbre, a été houspillée par une rangée de mémères furibardes qui refusaient de céder le passage à la caisse réservée du supermarché-vous comprenez on n’a pas que ça à faire ! - sans aucun égard ni remords. On dirait que la fin de vie accrochée à une retraite méritée est propice au repli sur soi et à l’égoïsme racorni.
Pourtant je garde le cap d’une éducation qui me semble saine, je cède ma place dans les transports quand je vois une personne agée et je demande à mes enfants de faire de même tout en ayant bien du mal à leur expliquer que ces aînés qui devraient être des exemples sont parfois l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire.
J’aurais envie de leur dire aussi que les retraites de demain seront sans commune mesure avec celles d’aujourd’hui, que leur avenir se construira sur une durée de labeur nécessairement plus longue, que de tels comportements font désespérer du système par répartition qui pourtant est un beau témoignage de la nécessaire solidarité entre les générations. Mais je ne suis pas sûr qu’ils puissent me comprendre...