Certainement pas .
Votre école libre c’était une école tenue par des religieux, des jésuites , qui dressaient des élites et leur donnaient un sentiment de supériorité .
Beaucoup sont devenus par exemple ministres en chiraquie puis en sarkozie .
D’autres des cadres , des petits patrons bien vaches , ou des professions libérales : pas tous car certains avaient subi cette éducation , en étaient sortis marqués et s’en sont extraits .
L’école que je revendique c’est l’école républicaine , celle mise en place par Jules Ferry , l’école gratuite , laïque , obligatoire , du mérite chacun a sa chance s’il travaille , qui a apporte l’éducation à tous les enfants du pays , filles et garçons .
Mais cette école doit être réformée .
Pas de la façon habituelle : ce ne sont pas les enseignants le problème et ils ne sont pas en surnombre .
Il faut commencer par la bureaucratie EN : infernale , pléthorique , qui impose ses vues totalement irréalistes , abrite beaucoup de parasites , de planqués , souvent trop payés .
Trop de pognon est dépensé par l’administration de l’EN , de façon totalement improductive , stupide :
On embauche par exemple des gens qui « font de la recherche » , des statisticiens et ensuite ces personnes emmerdent les enseignants pour obtenir les matériaux pour leurs activiéts :
C’est ainsi qu’il y a quelques années quand j’enseignais encore , il nous était demandé de passer davantage de temps à évaluer les élèves , les niveaux , qu’à transmettre des connaissances .
Quant à la pédagogie différenciée, pédagogie des petits plats individuels , elle repose aussi sur une multiplication ahurissante d’évaluations :
pour un sujet abordé , évaluation initiale , médiane , terminale sans parler des évaluations ZEP , évaluations nationales , locales(d’école) et extraordinaires imposées pour justifier la plupart du temps les positions idéologiques de ses initiateurs .
Par exemple démontrer qu’il n’y a pas plus de difficultés avec des classes de 20 élèves que des classes de 30 , sur l’ensemble du territoire .
Ce qui n’a pas empêché de créer des CP à 10 élèves .
Mais ce que les gens ignorent c’est que ça s’inscrivait sur une moyenne globale dans les écoles et que pour avoir ces CP à 10 il fallait des CM1 et des CM2 qui dépassaient les 30 .
En ZEP par exemple c’est une absurdité . Car en CM2 les élèves sont des préadolescents déjà bien turbulents , stimulés pour faire le bordel , qu’ils vont développer ensuite au collège .
Et je parle de ZEP , ce qui ne veut pas dire grand chose , car il s’agit de choix politiques locaux :
si un maire , malgré la présence dans sa ville de quelques cités , ne veut pas pour des raisons de prestige ( prix de l’immobilier) accepter que ses soient classée ZEP , ça ne se fait pas .
Et tant pis pour les enseignants et les élèves qui se retrouvent dans des classes surchargées et difficiles .
Et puisque je parle de l’attitude des municipalités il faut souligner une fois de plus les grandes inégalités dans les budgets consacrés à chaque élève qui peuvent varier de 1 à 10 .
Ce qui change tout au niveau des outils à disposition : achat de manuels , de matériel , sorties « pédagogiques » et , etc .
Naturellement on ne peut demander à une municipalité pauvre de dépenser plus que ses rentrées fiscales , mais parfois il s’agit de tout autre chose : dépenses de prestige , aménagements de carrefours , de ronds points , rénovations très coûteuses de propriétés , style châteaux, folies , et autres vestiges du passé .....
Les municipalités se sont aussi toutes dégagées petit à petit de la protection des instituteurs :
les logements de fonction ont disparu , souvent récupérés par le personnel municipal , qui bénéficiaient en outre dans la transition , de travaux de rénovation extrêmement coûteux .
Ces logements , supprimés à partir de la création des IUFM , qui formaient des « professeurs des écoles » avec une compensation pour les anciens instits , d’indemnités de logements municipaux 40 euros , préfectoraux de l’ordre de 200 euros .
Essayez donc de vous loger en RP avec 240 euros , sans compter les vérifications pointilleuses des dossiers d’indemnité .
Par exemple , lors de ma dernière année , j’ai reçu en juin un courrier de la préfecture qui m’indiquait qu’il manquait un papier avec la signature du maire de mon école de rattachement dans un dossier constitué en septembre et exigeait le remboursement de 9 mois d’indemnité .
Soit 1800 euros soit largement plus d’un mois de traitement .
Ce qui s’expliquait par le fait que j’avais été opéré pour une urgence début septembre , de cette même année scolaire , et que je n’avais pu tout vérifier .
Mais qu’une préfecture se rende compte du problème 8 mois après , ça ne semblait pas déranger ses responsables :
Chefs arrivistes , bas et récompensés je suppose par des primes au rendement .
Voilà comment on les bichonne , les enseignants .