La maladie n’est pas immunisante, c’est un fait.
Cette constatation vous suffit, et vous vous passez d’explication.
Moi pas.
ll se trouve que la seule explication possible est que la toxine ne passe pas dans le sang.
Ce qui rend cohérent tout le reste de mon analyse (qui n’est d’ailleurs pas la mienne).
Maintenant, si vous me donnez une explication à cette anomalie, je veux bien revoir ma position. On retrouve cette anomalie dans l’intoxication botulinique, ça peut être une piste.
Quand un fait ne colle pas à une théorie, c’est la théorie qu’il faut revoir, et non nier le fait ou le passer aux oubliettes.
L’explication selon laquelle la toxine serait tellement puissante qu’elle tuerait avant de provoquer l’apparition d’anticorps me parait insuffisante, parce qu’elle ne s’applique pas aux survivants.
J’explique mal le trismus initial, et vous expliquez mal l’absence d’immunisation. Ce sont deux points qui devraient nous donner à réfléchir, et non nous diviser.
Au passage, je me souviens d’un article dans le concours médical des années 60, où l’armée américaine au viet-nam, constatant l’inéfficacité et la dangerosité des sérums de chevaux, avait tenté avec succès de pratiquer une injection d’anatoxine après blessure. L’explication de ce succès n’était pas l’apparition immédiate d’anticorps, mais le blocage des sites de réception de la toxine par l’anatoxine au niveau des centres nerveux.
Cette vertu curative du vaccin n’a malheureusement pas été reprise à ma connaissance, mais il semble qu’elle était efficace. Vous serez heureuse de voir que j’ai découvert une vertu à un vaccin, même si c’est dans un usage détourné, puisqu’il ne vise pas alors à provoquer l’apparition d’anticorps, et qu’il est d’action immédiate. C’est sans doute ce qui fonctionnait dans la séro-anatoxinothérapie.
Cependant, si cette notion était appliquée, elle rendrait quelques services, à moindre coût, et à moindre mal.