Psychopathe, reptile, grosse m... narcissique, se roulant dans la boue immonde et l’ignominie à l’état pur, bavard expert en rhétorique de l’absurde, etc. Un récital de haine qui justifie mon éloge car, comme le dit l’adage, “il n’y a que la vérité qui blesse”. Heureusement que les dirigeants d’Agoravox recommandent “d’éviter les insultes et les qualificatifs outranciers” !
Une des cibles de ces furieux détracteurs est la formule “les poseurs de bombes sont des poseurs de questions”. Elle me paraît très intéressante. Elle n’implique évidemment aucune approbation de l’acte, comme le suggèrent ceux qui ne perçoivent son sens que superficiellement. Non, ce qu’elle soulève est le problème de la motivation. Et ce n’est pas parce qu’on cherche à comprendre qu’on est d’accord. Vergès, à la différence des juges, cherchait toujours à comprendre le geste de l’accusé. Et c’est la recherche des raisons de son geste – la vraie queston posée – qui débouchait sur la découverte d’une réalité ignorée par l’accusation. C’était ce qu’il appelait la “stratégie de rupture”. Retourner l’inculpation de l’individu en procès de la société. En examen de la situation, du contexte, de l’histoire. Il avait le courage alors de détailler un réquisitoire qui bousculait ls idées toutes faites. Qui démystifiait les conventions, réfutait le mensonges, révélait un sombre envers de décor, très différent de qui était généralement admis. C’est le travail que nous faisons modestement avec notre journal B. I. depuis des années. J’admirais Vergès pour avoir su s’assurer, par son talent, les moyens de le faire en totale indépendance, à l’échelle de sa célébrité.
Là où il est, il doit bien rire de se voir détester par les gens mêmes dont il méprisait l’aveuglement, le conformisme et les préjugés.