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Commentaire de Christian Labrune

sur Le site de BHL participe à la campagne de dénigrement de la sénatrice Sylvie Goy-Chavent


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Christian Labrune Christian Labrune 19 août 2013 22:25

" Le Cercle des Volontaires condamne bien entendu tout propos raciste«  »

Une petite explication de texte à l’usage des innocents qui ne savent pas ce qu’ils écrivent.

Dans la phrase que j’ai recopiée ci-dessus, ce qui est important, ce n’est pas la condamnation de « tout propos raciste ». En principe, cela va de soi, et quand j’envoie un article sur AgoraVox, il ne me viendrait pas à l’idée d’écrire au bas : je condamne le vol, ou l’assassinat, ou le terrorisme. Le mot important, c’est donc : « bien entendu ». Pourquoi ? Parce qu’au vu du texte que le lecteur vient de se farcir, il pourrait douter, il pourrait penser que cette page pourrait avoir quelque rapport avec ce que condamne, par exemple, un Mouvement contre le Racisme et l’Antisémitisme (MRAP). On a dit ce qu’on a dit, mais les intentions, on vous le garantit, et contrairement peut-être aux apparences, sont tout à fait pures et innocentes.
Veut-on un éclaircissement tiré d’un autre contexte, et qui fait apparaître chez d’autres auteurs une même difficulté, et quelque chose comme un semblable repentir.

Après qu’un jeune eut été tué du côté de Saint-Lazare par un type d’extrême droite, je suis allé faire un tour sur le site des « AntiFa » pour essayer de voir ce que c’était que cette crèmerie. J’y ai vu presque tout de suite un article assez long en faveur d’un « antisionisme radical », lequel était à peu près intitulé : « Faurisson, un faux-ami ». L’expression était malheureuse parce qu’elle avouait une proximité avec le négationniste qui, de fait, pouvait immédiatement sauter aux yeux du lecteur à lire le contenu du site. On tenait à la nier, cette proximité, pour ne pas compromettre l’étiquette « de gauche » qu’on prétendait par ailleurs se donner. On était donc au fond d’accord, puisqu’on était « radical » avec les organisations qui refusaient de reconnaître l’existence d’Israël et prônaient même sa destruction (voir le 7e article de la charte du Hamas ou le style néonazi d’un Hezbollah) tout en prétendant qu’il n’y avait rien là qui pût ressembler à de l’antisémitisme. C’est une position qu’il faudra bien appeler, si on appelle un chat un chat, un fascisme « de gauche ».

Je m’étais promis de revoir cet article lu à toute vitesse, mais le lendemain, il avait disparu. Ne restait, pour faire bonne impression aux yeux des curieux dans mon genre, qu’une vertueuse condamnation des spectacles d’un bouffon antisémite ami des Iraniens. Là, rien à dire !

Pourquoi cette autocensure ? Parce qu’on n’osait plus avouer qu’on était « contre » Faurisson dans un contexte idéologique qui pouvait quand même donner envie au lecteur muni d’un esprit critique de détourner un mot célèbre de Guitry et de penser : ils ne sont pas contre, ils sont « tout contre ». S’il n’y avait eu aucune ambiguïté dans leur pâtisserie idéologique, ils auraient bien évidemment laissé l’article en place.

Voilà ce qu’on appelle familièrement s’emmêler les pinceaux. C’est aussi une spécialité du funeste Cercle des Involontaires, où l’on sait très bien aussi ne pas vouloir écrire ce qu’on écrit.


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