On peut en effet se demander comment un homme jeune (je suppose que vous l’êtes) et qui se réclame de la plus haute culture peut, au début du XXIe siècle, justifier les mollahs iraniens, se laisser embobiner par tout ce que l’extrême droite peut comporter de »penseurs« pour les nuls dont je ne fais pas la liste
Tiens, c’est drôle : je ne me reconnais absolument pas dans cet « homme jeune ». Je ne justifie pas les mollahs iraniens, dont je n’ai à peu près rien à foutre, mais je combats les mensonges proférés à leur encontre. En ce qui concerne mes références, j’en ai très peu à l’extrême-droite, mis à part Rebatet pour ses deux excellents romans et son Histoire de la musique. Je vais bientôt lire Ezra Pound, qui m’a l’air bien sympathique également. En fait je pioche vraiment dans tout l’éventail politique, et j’ai lu aussi bien des anarchistes que des « modérés » (pour parler comme Abel Bonnard). Pour moi, l’intérêt de la lecture n’est pas d’adhérer à ce qu’on lit, mais de connaître ce que les autres pensent. On ne peut par exemple pas prétendre connaître le nazisme si l’on ne s’est pas intéressé un minimum à Mein Kampf, Gottfried Feder, Hjalmar Schacht, Carl Schmitt. J’avais parlé de tout cela dans un article en forme d’autoportrait paradoxal au titre ironique de Portrait d’un jeune homme d’extrême-droite, qui était fort amusant, mais malheureusement celui-ci n’a pas passé la modération d’agoravox, pourtant noyauté par les fascistes comme chacun sait.
Quant au Cercle des volontaires, c’est en cliquant sur votre lien que je me suis rendu pour la première fois sur leur site. Je n’ai donc pas les moyens de vous contredire à leur sujet, mais s’ils haïssent les Lumières, ils font très bien, car c’est une philosophie qui a nié et détruit ce qu’il y a de plus fondamental dans l’être humain et qui a planté le premier germe du libéralisme effréné dont on voit les abus et les ravages aujourd’hui. Il est vrai qu’un tel point de vue revient à une franche opposition envers une certaine élite mercurienne (pour reprendre la terminologie de Yuri Slezkine), qui doit compter 3000 personnes dans le monde tout au plus, mais je ne vois vraiment pas quel mal il y a à combattre les affameurs, les spoliateurs, les usuriers, les exploiteurs et les assassins de masse. Et je me permets de vous faire remarquer, pour en revenir au sujet de l’article, que s’il y est question d’une communauté plus spécifique, c’est en raison d’un acharnement médiatique dont je m’étonne que vous ne vous en offusquiez pas au moins un tout petit peu, tant il est disproportionné par rapport à la banalité des propos qui l’ont provoqué.