Rosemar n’existe pas, c’est un leurre
qui s’est développé tout en douceur, mine de rien, sur des riens
qui laissent la place aux commentateurs ; le contenu semble être
produit par une machine, un peu comme la voix artificielle que
j’étudiais dans mon jeune temps ; et puis, de fil en aiguille,
il n’y a vraiment plus rien : or ce leurre, ce rien attise
terriblement jusqu’à l’addiction, plusieurs centaines de lecteurs
par jours, quelquefois mille ou deux mille.
Je ne sais si c’est une idée du PS ou
de l’Europe, mais Rosemar et ses fleufleurs sont apparues au tout
début de la campagne électorale, l’an dernier, en janvier.
Tout le monde a noté que ses réponses
pourraient être faites par un logiciel, certes sûrement élaboré
par un scénariste de séries télévisées ; un stagiaire
peut-être.. création d’un personnage qui ne mange pas de pain et ne
peut susciter aucune contradiction quant à ses idées ; des
idées très socio-démocrates, gentilles et sans agressivité.
Les commanditaires se sont donc rendu
compte que leur hypothèse était bonne : un rien leurre et
attire ; depuis le début de l’été, on passe à la phase
deux : le vide, le creux s’étale sans fard ni pseudo alibi
d’actualité, et là c’est le déchaînement ; chacun dans son
quant à soi exprime qu’il a bien vu ce vide, mais.. il ne peut
s’empêcher d’y revenir ; de l’aveu de certains, c’est devenu
une addiction.
J’ignore s’il y aura une phase trois
mais je sais qu’aujourd’hui preuve est faite que le pouvoir peut agir
tranquille : on occupe le péquin avec des chiffons que l’on n’a
même pas besoin de teindre !
Attendons-nous, dans les mois à venir,
à une overdose de mesures retorses et liberticides : en toute
impunité, ici sur ce site, et d’une autre manière ailleurs,
sûrement, les beaux esprits seront occupés avec Rosemar ; nom
de code de cette expérience.
Pour la peine, je signerai de mon nom
Ervine d’Ase