Cet article a le mérite de faire apparaître le problème dans sa complexité, sans proposer des solutions simplistes. Il est très clair que c’est la misère, dans certains quartiers, qui favorise le développement d’un marché de la drogue, et qu’en améliorant la condition sociale des plus défavorisés, on résoudrait au moins partiellement les difficultés.
Je doute qu’une légalisation du cannabis résoudrait le problème. S’il faut en croire plusieurs études (et je me souviens d’un excellent article paru dans la Recherche il y a déjà plus de dix ans) le cannabis n’est plus tout à fait ce qu’il était. Certains jeunes qui en consomment régulièrement développent assez rapidement des psychoses ; j’ai eu plusieurs élèves qui se sont assez vite retrouvés hospitalisés en psychiatrie.
Le solution serait peut-être que les chimistes mettent au point une substance euphorisante bon marché, dépourvue d’effets secondaires irréversibles, et non-addictive. Après tout, on n’a jamais interdit le sommeil, lequel écarte le dormeur de toute activité sociale pendant un certain temps. On pourrait ainsi ouvrir, pour ceux que l’existence accable, un petit paradis artificiel. sous contrôle médical, qui ne serait guère plus dangereux que la fascination exercée sur beaucoup d’adolescents par les jeux video.
Cela dit, je serais peut-être le premier à juger un peu fantaisiste ma propre proposition. En l’état actuel des choses, le problème paraît vraiment sans solution.