Bonjour, Essai.
Vous caricaturez la position de Taubira qui, en l’occurrence, s’appuie sur
de nombreuses expériences françaises et étrangères montrant que l’incarcération
peut, dans les cas de peines légères, être la pire des choses car elle fabrique
des caïds et endurcit les délinquants. Nul expert sérieux de la question
carcérale ne nie cette évidence.
Taubira ne prétend d’ailleurs pas faire exonérer par la Justice tous les
petits délinquants de peine de prison, mais uniquement ceux dont le profil est
compatible avec une peine de substitution, ce qui exclut les individus
dangereux ou les multirécidivistes.
Vous parlez de viol. Or, mon expérience sur le sujet, à savoir le suivi de
plusieurs procès pour meurtres et viols, y compris comme juré, m’ont amené à
assister à des condamnations très lourdes (dont deux peines de 18 pour viol sur
20 ans encourus) en contradiction totale avec les accusations de laxisme trop
souvent véhiculées sur le net par des personnes ignorant tout du fonctionnement
réel de la Justice ou tenant des propos manipulateurs à finalité partisane.
Dernier point : les conditions carcérales sont, en France, déplorables et, à ce titre, régulièrement condamnées par l’UE. Des conditions qui
contribuent à dégrader plus encore la psychologie des détenus. Lorsqu’ils
sortent, beaucoup sont remplis de haine et par conséquent potentiellement plus
dangereux que s’ils avaient accompli leur peine dans des conditions normales de
privation de liberté. Là aussi, c’est un constat que les études spécialisées,
conduites tant en France qu’à l’étranger, ont mis en évidence.