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Commentaire de Onecinikiou

sur Quelle était l'analyse du Parti Communiste Français sur l'Europe dans les années 1947-1980 ?


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Onecinikiou 28 août 2013 22:35

« Alors que Jean-Marie Le Pen avait été le plus farouche adversaire de Charles-de-Gaulle et du gaullisme, et que ses liens avec les Américains sont depuis fort longtemps avérés »


C’est factuellement faux cher François Asselineau, et il est dommage que votre excellent exposé achoppe sur des considérations partisanes et idéologique qui revisitent l’histoire contemporaine. Dans un but qu’il conviendra à l’avenir de déterminer. Car il est à craindre qu’il y ait anguille sous roche.

Déjà Le Pen n’était pas à l’origine un adversaire du Général. Il accueillit son retour en 58, dans les conditions que nous connaissons tous, avec un certain enthousiasme (il le dit lui-même au cours d’une interview). C’est par la suite, et vous le savez bien (et c’est en cela que votre analyse est au mieux tendancieuse), après les renoncements et reniements de la parole politique qui avait été posée concernant l’Algérie française, puis le traitement indigne des rapatriés et plus encore de celui nos anciens alliés qui avaient fait le choix de la France au prix de leurs vies, les dizaines de milliers d’harkis, qu’une profonde animosité personnelle se déclara pour, semble-t-il, ne jamais devoir s’éteindre. Cela ne dit rien en revanche de leur posture politique intérieur comme étrangère. 

Il serait très facile en effet de démontrer en quoi Le Pen se révéla infiniment plus proche des idées gaullistes, depuis la trahison de celles-ci par ses prétendus héritiers (vous la datez depuis l’appel de Cochin, et vous auriez raison), que n’importe qui d’autre de toute la classe politique et dirigeante française. tant en terme de souveraineté, d’indépendance nationale et stratégique, d’alliances continentales envisageables, de refus de la supranationalité, encore plus de l’euro-fédéralisme, et du non alignement sur les intérêts géostratégiques américano-sionistes. Je vous mets d’ailleurs au défi de contredire par une démonstration rigoureuse ce qui est affirmé ici. 

Ensuite, pour corroborer un peu plus ce qui vient d’être mis en évidence, Le Pen fut décidément un drôle de soutien des Etats-Unis, lui qui s’est opposé systématiquement à toutes les ingérences armés, entreprise de déstabilisation et de domination de l’Empire US, notamment dans le monde arabe (mais pas seulement, se souvenir de la guerre contre la Serbie, qui fut une forfaiture contre notre ancien allié), et ce au moins depuis la première guerre d’Irak en 91. 

http://www.frontnational.com/2013/08/gare-aux-ides-de-septembre/

Voilà qui relativise d’autant vos affirmations péremptoires et infondées, et qui tranche avec le sérieux argumentatif et les éléments factuels que vous apportez pour soutenir généralement vos thèses. 

Cela conforte aussi un peut plus ce qui vient d’être rappelé et mis en perspective : à la suite de l’effondrement de l’URSS et concomitamment du Pacte de Varsovie, et donc de la menace objective que ces deniers faisaient peser ensemble et simultanément sur toute l’Europe (a moins bien entendu que vous ne considériez que cela n’était ne représentait pas une menace objective), JMLP a révisé sa doctrine géopolitique dans l’optique de la rééquilibrer en particulier vis à vis de la seule superpuissance restante alors, les Etats-Unis, et de se tentation d’hégémonie globale, amplement vérifiée depuis. 

Cela il l’a fait avec honnêteté, courage et intelligence politique, en adaptant sa pensée à l’évolution des rapports de force, gage d’adaptabilité au réel, d’indépendance et de souveraineté nationale. Et comment pourrait-on lui en faire reproche, ce serait tout bonnement insensé de votre part.



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