@Collin
Il me semble que vous oubliez de signaler que, ces dernières semaines, on a vu souvent notre président et notre ministre des affaires étrangères, pour s’exprimer sur les questions internationales urgentes, poser à côté des ministres des affaires étrangères du Qatar et de l’Arabie Saoudite.
A côté du ministre Qatari, les affaires étrangères françaises étaient franchement qataristes et dénonçaient fortement la répression militaire en Egypte.
A côté du ministre saoudien, la présidence, elle, reconnaissait aux Frères le droit de manifester en Egypte, mais à condition que cela ne mette pas en danger la sécurité.
« Est bien fou du cerveau qui prétend contenter tout le monde et son père », disait La Fontaine. C’est la même chose quand, à propos de l’Egypte, on voudrait contenter tout à la fois le Qatar et l’Arabie saoudite !
Ensuite, à propos de la Syrie, Hollande a voulu fermement « punir » le tyran Syrien, mais sans envisager son élimination ou sa destitution.
Le lendemain, il n’était plus question de « punir » : la diplomatie devait prévaloir. Comment en effet frapper la Syrie avec des missiles tout en restant dans le pur symbole ? Faire sauter une statue de Bachar el-Assad (s’il en existe !)sur une grande place déserte au milieu de la nuit, peut-être ?
Hollande, après avoir reçu le représentant des insurgés syriens n’hésitait pas à le reconnaître comme la seule instance légitime et à envisager l’après Bachar el-Assad. Difficile d’être plus incohérent.
La politique extérieurs française varie au gré des rencontres et des pressions extérieures. Autrement dit, il n’y a plus de politique française.
Je n’irai pas cependant jusqu’aux excès que vous proposez : cour martiale, etc.
Dans la situation actuelle, les positions des démocraties sont fluctuantes précisément parce qu’elles sont des démocraties ; c’est leur faiblesse, et on vient de le voir très clairement avec le virage à 180 degrés de l’Angleterre. Les régimes tyranniques, en revanche : Russie, Chine, Arabie saoudite, Qatar, ont des positions plus claires et plus invariables, qu’on peut prévoir de très loin. C’est parce qu’elles ne SONT PAS pas des démocraties. Et je préfère, cela va sans dire, notre relative cacophonie à leur rigidité fascisante.