Je découvre tardivement cet article du 27. L’analyse, d’inspiration conspirationniste, n’aura pas tenu trois jours. Les Anglais qui paraissaient aussi déterminés que les Américains ont brutalement renoncé à une aventure sans issue. Obama, hier soir, après une petite colère improvisée et un peu trop redondante, finissait par crier « Retenez-moi, ou je fais un malheur ». Il peut être tranquille : on le retiendra. Non pas par pacifisme, mais parce qu’aucune solution militaire répondant au cahier des charges initialement défini n’est sérieusement envisageable. Ne reste plus en première ligne que notre sublime Normal Ier. Si personne ne le retenait (mais notre ministre de la guerre paraît être un des rares intelligences de ce gouvernement) il finirait peut-être par envoyer les sous-marins munis d’ogives nucléaires ! Bref, il ne sera pas mécontent lui non plus qu’on lui impose une discussion préalable devant l’assemblée.
L’argument principal de toutes les thèses conspirationnistes, qui voudrait que l’Occident souhaite, pour complaire à l’Arabie et au Qatar, installer partout des régimes islamistes au Moyen-Orient, est en train de s’effondrer complètement. L’occident a cru, de fait, qu’il serait possible de trouver un modus vivendi avec ces sortes de dictatures, qu’elles pourraient être un gage de stabilité, mais depuis la troisième phase des révolutions arabes, qui ne fait que commencer, il est très clair que cette solution illusoire n’est plus du tout à envisager.
La Tunisie, la Turquie, et peut-être assez vite l’Iran, ne vont pas tarder à tordre le cou à leurs islamistes ; au lieu de freiner des quatre fers comme après l’éviction de Morsi, il faudra bien qu’on soutienne aussi activement qu’il est possible les aspirations de ces peuples à la démocratie et à une forme de laïcité qu’il leur restera à inventer.