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Commentaire de kimbabig

sur Quand l'Allemagne envisage sereinement de quitter l'euro


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kimbabig 1er septembre 2013 20:41

Décidément , Démosthène vous êtes franchement obtus pour encore trouver des excuses à l’europe quand sa nocivité est si flagrante !

Donc, pour votre gouverne d’européiste obtus, 9 Prix Nobel d’économie (Prix de la Banque de Suède en Sciences économiques, plus précisément), de tendances différentes (aussi bien libéraux que keynésiens ou marxistes), ont démontré que l’union monétaire était une erreur, et que la meilleure chose à faire était de l’abandonner.

Sapir, directeur d’études en économie, a pu démontrer, lors de son débat passionant avec Mélenchon, les conséquences d’un retour au Franc chez nous, en France : 5% de croissance, 2 millions de chômeurs en moins, et plus aucun déficit.

http://www.youtube.com/watch?v=tQx4UM8YFhU

Notons que Mélenchon a retenu les leçons de ce débat, à en voir comment il a conclu, de façon admirable, il faut le reconnaître (pour évaluer sa sincérité, à voir), son discours de Grenoble :

« Il n’y a pas de souveraineté politique du peuple s’il n’y a pas indépendance du cadre dans lequel il fournit ses propres décisions. L’Europe n’est pas une structure indépendante. L’UE, enfermée dans sa logique austéritaire, est une structure vassale des USA »

Mais l’européiste Démosthène, n’a semble-t-il tiré aucune leçon des événements de ces dernières années, et croit peut-être apprendre leur science à 9 Prix Nobel et un directeur d’études en défendant une union monétaire qui nous mène à la catastrophe. C’en serait presque comique à l’image des illuminés qui croient avoir trouvé le mouvement perpétuel dans leur garage quand tous les physiciens leur disent que c’est impossible, s’il n’y avait derrière cette tragédie grecque née de l’austérité !

http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/desormais-les-enfants-grecs-140035

http://www.communcommune.com/article-grece-des-signes-alarmants-de-malnutrition-119498525.html

Tragédie qui se répand en Espagne, au Portugal, en Italie... Et dont les effets commencent à se sentir chez nous !

Et qu’on ne vienne pas se moquer du monde en disant « c’est pas l’euro, c’est la finance », car l’euro et l’union européenne sont justement les moyens par lequel la finance peut exercer son emprise, car c’est vers elle que les états doivent se tourner pour boucler leur budget.

A cela il convient d’ajouter la ruine causée par le fait, pour de nombreux pays, d’avoir une monnaie inadaptée à leur compétitivité économique. Car l’euro est adapté à la compétitivité Allemande, pas à la Française, encore moins à l’Espagnole ou à la Grecque. L’Allemagne avait d’ailleurs exigé pour entrer dans l’union monétaire que la monnaie commune fonctionne comme leur Deutch Mark.

Alors d’aucun pourrait en conclure que l’Allemagne, qui a pu profiter par l’union monétaire des avantages d’une monnaie sous-évaluée par rapport à celle de ses voisins clients et concurrents, et d’une monnaie forte correspondant à ses principes, ne voudrait surtout pas sortir de l’euro.

Or, c’est le contraire, et cela aussi Sapir l’a démontré dans son débat contre Mélenchon.

L’Allemagne devrait sacrifier 10% de son PIB pour permettre aux surendettés du Club Med de conserver l’euro en compensant le décalage de compétitivité par des transferts monétaires, et ce le temps que ce décalage disparaisse, en supposant que ce rattrapage se produise. On pourrait tout autant espérer que la compétitivité Lozérienne ou Martiniquaise rattrape celle des Hauts de Seine, seulement cela pose moins de problèmes au niveau national, car la solidarité y est traditionnellement de mise, tandis que ce n’est certaiinement pas le cas au niveau supranational, ce qui logique car la Nation est le seul cadre permettant de faire accepter une solidarité instituée.

Tandis que l’Allemagne perdrait, au maximum, 3% de PIB pendant seulement 2 ans en cas de sortie de l’euro à cause de la réévaluation de sa monnaie, qui entraînera une baisse de ses exports vers ses voisins (encore que ce point pose de moins en moins de problèmes vu que les voisins en question, ruinés, peuvent de toutes façons importer de moins en moins de produits Allemands), et une dévaluation des avoirs Allemands en monnaie de ses voisins.

Car l’euro est une monnaie commune et non unique, c’est à dire que chaque pays possède une monnaie qui s’appelle euro, et qui par une convention qui est à la base du fonctionnement de l’union monétaire, s’échange sans limite au taux fixe de 1 pour 1 avec les monnaies des autres pays de la zone, qui s’appellent elles aussi euro. C’est pourquoi, comme vous le dites, tous les euros ne se valent en réalité pas.

C’est pourquoi l’Allemagne a peut-être profité pendant 10 ans d’une monnaie sous-évaluée par rapport à celle de ses voisins, mais tout ce qu’elle exportait chez eux a donc fini payé avec la monnaie surévaluée de ses voisins, que les Teutons sont contraints d’accepter sans limites au taux de 1 pour 1.

Cela a commencé à poser problème dès que les bulles de dettes dans lesquelles étaient dissimulés ces fameux décalages de compétitivité ont commencé à exploser, touchant en 1er les plus faibles du lot, puis au fur et à mesure tous les autres qui ont le même problème de monnaie surévaluée pour leur économie.

Car du coup la BundesBank a vu affluer par millions des euros grecs, espagnols, et commence à ne plus apprécier de voir ses coffres se remplir de créances douteuses sur des banques centrales de pays surendettés. Aussi quand la BCE lui demande, en prime, de racheter des titres de dettes des pays en difficulté, elle voit carrément rouge :

« En achetant en particulier les obligations d’Etats dont le rendement est mauvais, les banques centrales de la zone euro redistribue les risques d’une politique budgétaire non solide sur tous les pays de la zone euro »
, a-t-il [Jens Weidmann, le président de la Bundesbank] déclaré, jugeant que cela réduisait la responsabilité de chacun.
http://leblogalupus.com/2013/08/26/reprise-europeenne-jens-weidmann-le-president-de-la-bundesbank-appelle-a-la-prudence/

On pourrait penser que ce n’est là que l’opinion d’un banquier central, mais celle de l’Allemand lambda est au diapason : il n’a aucune envie de payer pour les Grecs, et ça se comprend. Contrairement à ce que vous pensez, Démosthène, les gens sont capables de penser par eux-mêmes et d’identifier ce qu’ils veulent ou pas, ils n’ont pas besoin des conseils avariés des européistes qui les ont menés droit dans le mur.

Et il est évident que dans aucun pays la population n’est prête à faire de sacrifices pour l’europe. Dans les pays déjà coulés, les gens en ont marre de se serrer la ceinture au nom de l’europe, et dans les pays encore à flot les gens n’ont pas envie de payer pour le naufrage des autres. C’est pourquoi votre « constitution européenne sociale » n’est qu’une vaste fumisterie.

Croire que l’on pourrait obtenir un contrat social avantageux en le renégociant à l’échelle supranationale avec des pays qui n’ont aucune envie de nous financer, à nous Français, les droits et acquis sociaux au niveau que notre Constitution nous garantit relève de le pure imbécilité. Vouloir le faire croire aux autres est par contre d’une profonde malhonnêteté.

Entre des pays si différents dans leur façon de fonctionner, le contrat social qui servira de dénominateur commun ne peut donc être que « marche ou crève ». Donc en voulant forcer ces pays à s’intégrer dans un espace commun revient à y ramener toute solidarité à ce sinistre dénominateur commun.

L’Allemagne ne dispose certes pas, comme les USA, du privilège d’émettre à volonté du papier que ses missiles et drones tendent à rendre obligatoire pour qui veut se procurer du pétrole sur cette planète. D’ailleurs, les Germains ont peu de goût pour la monnaie émise sans limite, leur plus grand poète, Goethe, les ayant averti à ce sujet dans la suite de Faust.

La France non plus ne dispose pas de ce privilège, une union franco-allemande encore moins, et quant à l’union des 2 avec 26 autres pays, elle ne risque certainement pas de l’avoir, car la paralysie résultant des divergences et incompatibilités entre les pays membres de cette union ne la placent certainement pas en position d’exiger quelque privilège du reste du Monde, mais plutôt dans la position des vassaux et hommes de main défendant servilement les privilèges de leur maître états-unien.

Et ce n’est de toutes façons pas une bonne chose que chercher à s’octroyer un privilège tel que celui que les USA défendent avec leur pétrodollar. Car la prétention à s’arroger ce genre de privilèges a ses limites qui sont posées par la capacité du reste de la planète à le supporter.

On a vu, sur l’affaire syrienne, que des limites ont été atteintes, et ce n’est certainement pas cette servile union européenne qui les a fixées mais la Russie, un pays dont la partie la plus peuplée se trouve en europe, à l’instar de la France ou du Danemark, mais qui lui su conserver sa pleine souveraineté et s’en servir.

Il arrivera un moment ou les échanges se feront à nouveau en or et non plus systématiquement en dollars, y compris pour le pétrole. Si les USA sont assez fous pour risquer de déclencher une 3ème guerre mondiale afin de l’empêcher, ils finiront détruits et leurs supplétifs de l’union européenne avec.

L’espoir de faire de l’euro une monnaie que l’on pourrait imprimer sans limite en forçant les autres à l’utiliser pour satisfaire leurs besoins essentiels en énergie est non seulement irréalisable, mais essayer de le faire serait profondément criminel, tout comme l’entêtement à maintenir l’union monétaire qui anéantit petit à petit les économies des pays membres.

Les pays de la zone euro doivent retrouver leur souveraineté monétaire pour pouvoir reprendre le contrôle de leur monnaie afin d’ajuster la valeur de leur monnaie à leurs structures économiques et surtout aux besoins exprimés par leur peuple.

Il faut arrêter avec ce grotesque complexe d’infériorité teinté de fascination envers les USA qui pousse encore, hélas, nombre de gens issus de la génération baby-boom à croire naïvement qu’une union européenne pourrait être une copie améliorée des USA, qu’en formant un bloc continental comme les états-uniens, nous aurions la même puissance en sachant mieux nous en servir, entretenant ainsi le reliquat de nostalgie impériale refoulée qui reste présent chez de nombreux Français,ou Allemands, le sot espoir de voir réussir par cette union ce que Bonaparte et Hitler n’avaient pas réussi à faire par les armes : faire marcher tout les pays d’europe dans le même sens.

Or c’est là tout le problème : que ce soit par la brutalité des armes, l’escroquerie du capitalisme néo-libéral ou tout autre moyen, on ne peut pas faire marcher dans le même sens des pays si différents. Une telle volonté a toujours provoqué des catastrophes. L’échec de l’union européenne en est une illustration, l’acharnement à tenter de maintenir cette union ne faisant qu’aggraver les problèmes.

Les USA sont un seul et même pays, un ensemble cohérent, et il est stupide de croire qu’un tel ensemble est reproductible à la même échelle géographique de ce côté-ci de l’Atlantique, c’est s’acharner à nier les divergences qui existent, divergences qui rendent forcément l’artificiel ensemble européen moins fort que les plus fortes de ses parties prises séparément. C’est accepter la colonisation que nous imposent les USA, ne serait-ce par le fait de vouloir créer quelque chose qui leur ressemble.

Surtout que ce « quelque chose » en question a été, depuis sa création, conçu et dirigé pour satisfaire aux intérêts des USA, de leur banques et de leurs multinationales. Ils l’ont fait car ils savaient très bien que les différents pays d’europe étaient incompatibles dans un ensemble intégré, et que donc amener ces pays à former un ensemble intégré serait le meilleur moyen, non seulement de les neutraliser, mais aussi de les contrôler. Ou comment éliminer des concurrents.

L’Allemagne dispose de savoirs faire reconnus dans de nombreux domaines, de marques prestigieuses. Si elle sort de l’euro, son Neue DM s’appréciera (environ 20-25% d’après P.Artus) par rapport au cours actuel de l’euro, mais cela ne les empêchera en rien d’exporter leurs berlines haut-de-gamme très prisées de par le Monde, tout comme leurs automates industriels, leur chimie.

Leurs exportations sont assez peu sensibles à un renchérissement de la monnaie : une Mercedes ou une BMW se vendent même si elles sont chères, tout comme des automates Siemens ou un lave-linge Miele.

Dans certaines limites, bien entendu, Sapir le dit bien dans le débat, car si ce Neue DM monte trop haut, la BundesBank pourra justement y mettre bon ordre (comme elle avait demandé à la BCE de le faire en 2008 lorsque l’euro s’approchait des 1.60$), et contrer l’effet de la spéculation sur ce Neue DM en faisant ce qu’elle refuse de faire pour soulager les pays Latins : produire de la monnaie (ce qui leur permettra de réduire leur dette dont vous faisiez l’objet de tant d’inquiétudes injustifiées, Démosthène, et ce en utilisant le fruit des spéculations sur leur monnaie pour régler ces dettes, c’est pas beau, ça ?).

On pourrait se demander pouquoi la BundesBank ferait pour le Neue DM ce qu’elle refuse de faire pour donner de l’air aux Latins. Tout simplement parce qu’il y a pour chaque pays un taux de change optimal pour que l’économie du pays puisse fonctionner correctement. Pour l’Allemagne, ce taux est d’environ 1.30 $ pour 1 euro (et comme par hasard, c’est à peu près le taux actuel de l’euro), mais pour la France il n’est que de 1$ pour un euro, tandis que pour l’Italie, il est de 0.90$ pour un euro.

Et c’est assez simple à comprendre. Une Mercedes s’exporte aussi bien à 100 000 $ ou 130 000 $, si son prix en Allemagne est de 100 000 euros. Tandis qu’une Peugeot s’exporte à 20 000 $, mais pas à 26 000 $ si son prix en France est de 20 000 euros, car alors un Hyundaï à 24 000 $ est moins chère. Et il en est mécaniquement de même lorsque la Hyundai est importée chez nous, comme l’explique si bien Asselineau dans une de ses conférences. Pas étonnant que la France se désindustrialise...

Les productions industrielles Françaises supportent moins les taux de change forts. Ce qui n’empêche pas la France d’avoir aussi de nombreux savoirs-faire industriels pointus, que ce soit dans l’automobile, l’aérospatiale, les communications, l’informatique, la physique nucléaire (qui ne sert pas qu’à faire des Tchernobyl, des Mururoa ou des Hiroshima).
La France a de bonnes écoles, de bonnes formations, de nombreux inventeurs.

La France a donc moultes qualités qui sont autant de façon de produire de la richesse
. Elle dispose aussi du 3ème domaine maritime mondial, dont une partie contient profusion de terres rares sur son plancher océanique. Il faut juste qu’elle croie en elle et arrête de s’auto-dénigrer : elle n’est pas le Zimbabwe de Mugabe qui croit créer des millions quand son pays ne sait pas produire pour l’exportation, ce qui n’est certainement pas le cas de la France.
Il faut juste que la France maîtrise sa monnaie afin de mieux adapter la valeur de celle-ci à ses besoins.

Évidemment, le Nouveau Franc sera dévalué par rapport à la valeur actuelle de l’euro. Comme l’a expliqué J.Sapir, cela ne pose aucun problème pour la dette (contrairement aux mensonges ce que racontent les européistes), puisque celle-ci, à 85% sous contrat Français, sera quoi qu’il arrive remboursée en monnaie nationale Française, que ce soit une monnaie commune avec ses voisins ou une monnaie purement nationale (c’est le pays dans lequel la dette a été contracté dont la monnaie sera utilisée pour rembourser cette dette, et non le pays d’origine de l’emprunteur).

Cela ne pose pas non plus de problèmes pour les importations d’énergie puisque la majeure partie du prix payé par le consommateur est constituée de taxes. Or, si le montant de ces taxes en monnaie nationale ne monte pas, la hausse à la pompe sera très supportable, même avec une grosse dévaluation (dans les 7% de hausse à la pompe pour 25% de dévaluation). Et si cette dévaluuation est obtenue en faisant un peu de planche à billets, la dette en sera grandement diminuée, en plus de ne pas augmenter .

Eh oui Démosthène, c’est ça la souveraineté du peuple ! C’est ça, quand la monnaie est sous le contrôle du pays qui l’utilise. Ce n’est pas pour rien que la monnaie est un attribut de souveraineté. Or, le peuple, c’est dans les Nations qu’il se trouve, c’est dans les Nations qu’il est puissant, certainement pas au niveau supra-national d’un bloc européen ou occidental qui ne peut convenir qu’à une élite jet-setteuse prête à se prostituer pour ses maîtres états-uniens.

Alors pourquoi s’obstiner à croire que cette calamiteuse idée d’unification européenne, cette volonté malsaine de faire marcher des pays si différents au même pas pourrait être redirigée de façon à convenir à tout les pays membres, et dans un sens social ?

A ce stade, cela relève de la bêtise, ou de la duperie.


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