Je comprends cette préoccupation... ;-(
Mais le progrès ? Globalement positif ?
Le minilien indiqué ne fonctionnant déjà plus, voici la citation :
« Precipitation dans l’entonnoir » sur fr.sci.sociologie le 18/01/04
« Lisant « Le goût de l’avenir » de Jean-Claude Guillebaud, j’entend
Alain Gras (Pr. socio-anthropologie des techniques - Sorbonne)
http://cetcopra.univ-paris1.fr/arthistoiremilitaire.html
parler de son livre « Fragilité de la puissance » dans un bref échange
avec Marie-Odile Monchicourt à France-Info.
En trois mots, il m’ouvre une fenêtre sur un précipice vertigineux,
schématiquement :
Pour le Monde peu évolutif avant les temps modernes, toutes les civilisations et nations continuaient le passé, l’Occident au dynamisme libéré par ses héritages, gréco-romain et celui chrétien instrumentalisé, de sa base culturelle partait à la conquète du monde :
territoires, richesses, techniques, sciences...
Pas un domaine ne prévalait encore, tout était devant lui virtuel sinon
possible. La Renaissance, puis Descartes, les Lumières, le 19ème siècle
scientiste annonçaient, promettaient + ou - la Lune. Il pouvait regarder
et tenter d’avancer dans tous les sites et azimut.
Mais les sciences et techniques, assez peu exigeantes en progrès humain,
passionnant les hommes ont canalisé leur désir et leur énergie dans un
seul secteur au ras des paquerettes, leurs apportant en même temps que
des changements d’échelle de puissance, beaucoup de bénéfices matériels,
souvent issus de ressources limitées, sans les équilibrer par des
progrès dans d’autres directions, en vrac :
religion, société, morale, solidarité, pacification, vertu.....
Ces techniques ont par la suite atteint la gestion et par leur efficacité, ont progressivement marchandisé tout, aggravant la déshumanisation des échanges et rendant impossible d’autres rapports, ceux qui pouvaient harmoniser la société, motivant et liant jusqu’à
l’individu par un seul critère : l’efficacité financière à n’importe
quel coût autre que financier.
Les conséquences furent un temps ambivalentes, mais maintenant que les
courbes vitales s’infléchissent vers le clash, l’aveuglement est levé pour une partie de l’humanité, je dirais plutôt une part des hommes, seulement, parce que je pense que les peuples qui ont accédé le plus récemment aux techno-sciences sont trop néophytes pour déjà les mettre en doute, éblouis par leur taux de croissances et la nouveauté de la consommation.
Et le Monde mu par cette pensée unique, ayant éliminé par des choix sans retour les autres éventualités,
s’engouffre dans l’entonnoir... »
Ce monde si dur du passé étant leur seul environnement possible, cela ne les empêchait pas de vivre, par ex. « la Peur de l’an mille » d’après les historiens est une construction rétrospective. Nos contemporains, rejettent avec mépris les leçons de l’Histoire et péchant par anachronisme, leur ignorance les expose à toutes les manipulations des medias et des groupes d’intérêt.