En tant qu’auteur de cet article, je ne voudrais pas non plus que ce débat se transforme en une liste de techniques pour contourner ces blocages que justement j’essaye de dénoncer et de faire abolir. J’utilise moi- même toutes ces techniques car je n’ai pas d’autre choix légal : proxy, PC en France, Captvty, sites de téléchargement totalement « illégaux » (ou pas ?).
Ce que je veux surtout montrer par là, sans rentrer dans les détails techniques, c’est qu’à l’heure de l’internet à haute vitesse, il est possible de contourner absolument toutes les protections de ces chaines, mais aussi que cela demande une bonne connaissance technique, beaucoup de temps, parfois de l’argent, et qu’il serait bien plus simple que ces grands groupes de média se rendent enfin compte qu’ils sont dépassés et qu’ils nous fournissent de nouveaux services qui nous évitent toutes ces démarches fastidieuses.
Mais je voudrais également dénoncer l’hypocrisie et la mauvaise foi de ces groupes et du gouvernement, qui transmettent les pubs mais pas les émissions, qui reçoivent les redevances (pour la TV publique) sans donner le service correspondant, qui parlent à tout va de francophonie sans même utiliser les moyens les plus évidents (TV, Internet) pour la promouvoir, qui mettent en place des services de « sanction » (Hadopi) qui ne bénéficient qu’aux grands distributeurs de média et qui ne peuvent fonctionner, qui font payer des redevances pour « copie privée » sur une grande liste d’appareils sans donner le droit de faire cette copie privée.
Comme l’a très bien dit un des acteurs de ce débat, on devrait supprimer également tous les magnétoscopes et autres dispositifs d’enregistrement, ou, mieux, mettre des caméras dans chaque foyer pour bien vérifier que seuls les membres de la famille assistent à une « copie privée », interdire qu’on prête un CD ou un DVD. Bref, l’hypocrisie est partout dans cette nouvelle ère du numérique, au seul profit des grands distributeurs et d’un petit nombre d’artistes.
Oui, la création artistique doit être encouragée et rémunérée, mais plus comme avant, il faut trouver d’autres solutions intelligentes pour qu’à la fois le créateur artistique puisse vivre de son art et le spectateur puissent en profiter, en toute légalité.