@Roungal’ashinga
Il est vrai que vous ne parliez pas explicitement de la physique d’Aristote, mais de la remise en cause du système de Ptolémée, plus de quatre siècles après la mort du Stagyrite, lequel avait prétendu mettre la terre au centre de l’univers - c’était tout de même un progrès, et une belle tentative de synthèse des observations du temps. Il reste que lorsqu’on considère la physique de Galilée, elle est d’abord une démolition en règle de celle d’Aristote : le mouvement des corps dans un espace où ils seraient idéalement soustraits à des frottements devient rectiligne et uniforme, quelle que soit leur masse. Et les plumes, dans le vide, tombent à la même vitesse que les billes de plomb. Finis les « corps graves » du philosophe grec et des théories qui avaient paru assez satisfaisantes aux savants du moyen-âge et aux théologiens de Rome.
Pour des « esprits forts », c’est-à-dire des gens qui raisonnent avant de croire, il est très clair dès le milieu du XVIIe siècle, que l’Eglise, dépositaire de la Vérité, a professé durant des siècles des théories complètement fausses et ridicules. Un siècle plus tard, et bien avant la naissance de Boucher de Perthes et ses travaux sur les fossiles, c’est tout le récit de la Génèse qui commence à passer pour une fable délirante. Buffon pensait déjà que l’âge de la terre devait être au moins de 80 millions d’années. On ne pouvait plus écrire, comme La Bruyère : « Depuis quatre mille ans qu’il y a des hommes et qu’ils pensent ».
Le catholicisme, aujourd’hui, n’ose plus réaffirmer son orthodoxie, par crainte du ridicule. Il ne survit qu’en acceptant de devenir une sauce syncrétique de croyances variées pour des peuples encore un peu arriérés. Les intégristes seuls, par provocation et par nostalghie des politiques fascisantes, feignent de vouloir imposer à « la canaille » -pour parler comme Voltaire- des croyances à dormir debout. Ils sont en cela très comparables aux jihadistes de l’islam, il ne leur manque, pour que la ressemblance soit parfaite, que la kalachnikov.