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Commentaire de Christian Labrune

sur Les Arabes précurseurs de l'ère numérique


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Christian Labrune Christian Labrune 12 septembre 2013 12:48

"Je dis deuxièmement que nous sommes à un stade encore reculé de la connaissance scientifique, et que dans 500 ans les théories scientifiques actuelles seront peut-être tournées en dérision.« 

@Rougal’ashinga
Dans 500 ans, on en saura plus sur la formation des étoiles à neutrons, des pulsars ou des trous noirs, mais ce qu’on sait déjà, qui concerne la description de ces objets, les distances qui nous en séparent, ne risque guère d’être infirmé. Pour les religions du livre, l’origine du monde datait de quelques milliers d’années. On en est maintenant à13.8 milliards d’années. Cela fait une sacrée différence ! Vous avez beau être catholique, vous ne croyez plus que Dieu a créé l’homme en soufflant sur une statuette d’argile ni qu’il a créé Eve en bricolant une côtelette du premier homme !
Contrairement à ce que vous écrivez, l’Eglise ne s’est jamais désintéressée complètement du monde physique. Le succès des Jésuites en Chine (du moins, dans les premiers temps !) s’explique par l’excellente maîtrise qu’ils avaient des mathématiques et des techniques de leur temps. Cela séduisait grandement des Chinois avides de ce qu’on appellerait aujourd’hui des transferts de technologie. Il y a encore à Rome un observatoire et des religieux qui sont aussi des astronomes. Popov, hier, évoquait les travaux de Lemaître sur le big bang. Mais Lemaître était tout à fait honnête et il ne s’efforçait pas de tordre les résultats scientifiques pour les faire coller au dogme. Tous ceux qui, dans l’Eglise, ont considéré de bonne foi les résultats scientifiques qu’ils avaient pu établir se sont vitre trouvés, comme Teilhard de Chardin, en délicatesse avec le Saint-Office. Il y a bien eu des vulgarisateurs qui ont essayé, dans les époques de doute, de réconcilier la religion et le rationalisme critique. Tel l’abbé Pluche, au début du XVIIIe siècle, qui s’efforce, par une espèce de théodicée pratique à l’usage des imbéciles, de montrer la perfection du monde créé et que le problème du mal est un faux problème. Pour Pluche, s’il y a des puces, c’est tout simplement pour exercer la patience du chrétien, et s’il y a des lignes dessinées à la surface des melons, c’est pour qu’on puisse plus aisément les découper et les manger en famille !
Autant d’attitudes naïvement finalistes à opposer à celle d’un Pierre-Simon de Laplace à qui Napoléon demande comment il se fait qu’il ne soit nulle part question de Dieu dans ses recherches sur la cosmologie : »Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse".


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