L’hypocrisie, la duplicité et
le double langage d’Ennahdha perdurent : Ennahdha soutient la liberté
d’expression... en muselant les journalistes !
Le bureau d’Ennahdha a publié, aujourd’hui [17 septembre 2013], un communiqué où il
exprime son soutien à la liberté d’expression, comme pilier de la transition
démocratique. Est-ce possible ? On croit rêver !
N’est-ce pas le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha et
conduit par l’un de ses dirigeants, Ali Larayedh, qui est en train de
s’acharner sur les médias indépendants, de poursuivre les journalistes devant
les tribunaux et de tenter d’imposer son contrôle sur les médias publics,
notamment par les nominations de directeur généraux non sur la base de leurs
compétence et expérience mais pour leur allégeance politique ?
Hypocrisie ? Duplicité ? Double langage ? Tentative de rattraper un très
mauvais coup avec les poursuites judiciaires lancées à l’encontre des
journalistes Tahar Ben Hassine, Zied El-Heni, Mourad Mehrezi, et autres Zouhair
El-Jis, sans parler des procès publics intentés quasi quotidiennement par les dirigeants
islamistes contre les médias ? C’est un peu tout cela à la fois...
Ennahdha ne perd rien, il est vrai, à exprimer, dans un communiqué
téléphone et très tardif, son soutien à la liberté de la presse et au droit des
journalistes à s’exprimer librement et à exercer leur profession sans pression
ni intimidation.
Le parti de Rached Ghannouchi, qui a observé un silence assourdissant au
cours des derniers jours, alors que les journalistes étaient harcelés par une
justice aux ordres, a cru devoir rappeler son respect au corps judiciaire,
souligner son indépendance et nier tout lien de près ou de loin entre ses
dirigeants et les décisions de la justice. Et, bien entendu, il compte sur
notre naïveté pour le croire sur parole, alors que des doigts désignent
l’ex-ministre de la Justice et actuel ministre conseiller du chef du
gouvernement, Noureddine Bhiri, de diriger, à distance, le ministère de la
Justice.
Mais là où Ennahdha fait vraiment trop fort c’est lorsqu’il appelle à
appliquer le décret-loi n° 115 (promulgué le 2 novembre 2011 et qui tient de
nouveau code de la presse, NDLR) et à abroger les sanctions physiques à
l’encontre des journalistes.
Faut-il rappeler, à ce propos, que c’est
le gouvernement Ennahdha qui refuse d’appliquer ce décret-loi où, justement,
les sanctions physiques n’existent plus. Mais c’est trop demander à Ennahdha de
lire les textes de loi dont ils parlent...
Source :
http://www.kapitalis.com/medias/61-medias/18207-tunisie-medias-ennahdha-soutient-la-liberte-d-expression-en-muselant-les-journalistes.html
Salah HORCHANI