Quelques remarques sur votre article de la part d’un résident en Allemagne (Hildesheim)
Ce que vous dites n’est pas faux, mais mérite d’être mis en perspective de la situation de l’Allemagne après la réunification :
Celle-ci a permis de faire accepter aux allemands de l’ouest de considérables sacrifices de leur niveau de vie et plus encore de leur espérance de consommation qui jusque là était le socle idéologique commun des allemands sous l’appellation « d »économie sociale de marché« . Mais bien sûr ces sacrifices ont été instrumentalisés par les grandes entreprise co-dirigées par le capital et le travail (syndicats) pour préserver l »appareil industriel allemand dans la cadre de la mondialisation des échanges, en particulier en ce qui concerne les bien de productions et de transport nécessaires aux pays dits émergeant.
Mais ces sacrifices ont été considérablement aggravés dans le sens des inégalités entre services et industrie, hommes et femmes, nationaux et immigrés, etc.. par le fait que ces grandes entrrpises et les PME qui travaillent pour elles ont pu se payer une relative paix sociale en limitant le chômage par le travail partiel rémunéré et surtout en externalisant les services, y compris, commerciaux, informatiques et logistiques, dans des entreprises non protégéeés par des accords de branche ou par le système de la co-direction (ou co-détermination capital-syndicats) réservé aux grandes entreprises. Ainsi on a vu fleurir des mini-jobs ou emplois payé en dessous de 5 euros en l’absence de SMIC légal général.
C’est pourquoi sous la pression du marché intérieur indispensable à la solidité du soi-disant modèle allemand et au minimum de consensus démocratique qu’il requiert, la chancelière Madame Merkel est en train de changer son discours sur deux points centraux :
1) celui du SMIC négocié dans toutes les branches, non encore général donc, mais elle y viendra probablement, grâce à l’éviction du Bundestag programmée par elle du parti dit libéral et à une possible grande coalition avec les sociaux-démocrates et/ou les verts à qui elle a fait le cadeau du renoncement aux centrales nucléaires (pour le moment au profit du charbon !)
2) celui de l’accès des femmes au travail en lançant un vaste programme de crèches et de la journée complète à l’école pour réduire la menace très inquiétante pour le modèle alleùmand de la baisse démographique catastrophique.
Il va sans dire que ce programme va se heurter à la résistance de son partenaire bavarois de la CSU,. mais on peut faire confiance au sens politique de Madame Merkel avec l’appui des verts et du SPD pour réduire cette opposition en la neutralisant.
C’est sous le couvert de son apparence de Muttie, une tueuse de ses amis ou alliés plus ou moins concurrents d’une efficacité exceptionnelle. Les Allemands sont passés en poltique du paternalisme traditionnel au maternalisme rassurant et elle sait excellemment en profiter. On en connait la raison historique...