« Démocratisation de l’accès à la culture ? »
C’est vrai que dans le métro il y a beaucoup de gens qui lisent, mais c’est souvent du Marc Lévy, des polars ou de l’heroic fantasy. Il y a des gens qui sont équipés de liseuses électroniques, et quand je peux je regarde discrètement s’ils ont profité de leur engin pour télécharger et lire des chefs-d’oeuvre qu’on peut trouver gratuitement sur le net, et je suis toujours déçu de tomber sur du Bernard Werber ou bien le fameux 50 Shades of Grey. Les téléphones, de nos jours, nous permettent d’accéder à n’importe quelle oeuvre d’art, à une profusion inégalée de textes, de discours, de débats, de documentaires, et pourtant l’immense majorité des gens qui ont du temps à tuer dans le métro et qui pourrait en profiter pour jouir un peu de la culture préfèrent casser des petites briques colorée sur leur écran de smartphone. Et chez eux, il n’y a pas à être devin pour comprendre que la majorité des gens ira sur internet pour regarder des vidéos de chats ou se toucher sur des sites pornos. La voilà, la réalité de la « démocratisation de l’accès à la culture ». Mais Deneb veut rester dans son petit monde merveilleux, où les technologies de la communication produisent un Leibniz tous les mille habitants et un Newton toutes les trente secondes. La vérité, c’est que cet accès quasi-universel à toute la production intellectuelle de l’humanité reste une chose d’élite. Le savant contemporain a effectivement accès plus rapidement à tout un tas d’informations, ce qui lui fait gagner énormément de temps dans son travail, et c’est formidable pour celui qui fait vraiment l’effort de chercher, mais ce n’est pas ça qui va changer ce qu’on est malheureusement forcé d’appeler par le terme méprisant de « masse ».