Assez d’accord avec l’article mais ça supposerait un « grand soir » qui ne semble pas prêt d’arriver. Pourquoi ? Deux raisons à mon avis.
1) La technique de la cuisson du homard : en augmentant très progressivement la température de l’eau, la bête (nous) ne sent presque rien et ne saute pas hors de la casserole toutes pinces dehors…
2) L’existence d’une classe moyenne (terme un peu fourre-tout recouvrant des situations différentes) dont l’utilité a toujours été de faire tampon entre les vrais possédants et les pauvres, évitant la confrontation radicale. Dans les pays sans classe moyenne significative les situations révolutionnaires sont courantes.
Ce qui a l’air de bouger un peu mais pas assez (syndrome du homard) c’est une glissade vers le bas de cette classe, l’ascenseur social étant de plus en plus en panne. Quand les intéressés auront réalisé vers quoi ils vont, peut-être que ça bougera vraiment. En attendant ils continuent plus ou moins à remplir leur fonction historique : se croire plutôt du côté du manche et se comporter en conséquence…
Compter sur une révolte qui viendrait des pauvres et qui mettrait à bas le système est une illusion éventuellement dangereuse : ça favorise surtout l’extrême droite (on le voit partout en Europe) qui, malgré ses discours, n’a aucune intention de ce genre, juste retourner aux vieilles recettes autoritaires « yakafaucon » sans toucher au Capital.