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Commentaire de lloreen

sur Survivre, tout simplement !


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lloreen 5 octobre 2013 13:53

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Extrait de l’introduction

« Ne renoncez pas à chercher la vérité, essayez de toujours distinguer le savoir honnête de la falsification des faits par la propagande [...]. Essayez de rester des hommes libres, responsables, aspirant à un savoir intègre et profond [...]. Recherchez les voies qui vous mèneront à un savoir non falsifié. Discutez, nouez des contacts avec des gens qui vous aideront à chercher la vérité, pensez... »

De quelle manière l’enseignement de l’histoire forme-t-il les générations de demain ? Quelle influence notre connaissance de l’histoire a-t-elle sur notre manière de voir le monde ? Et réciproquement, en quoi notre regard sur les questions contemporaines nous fait-il voir les faits historiques d’une manière qui nous est propre ? Telles sont les questions qui sont à l’origine de cet ouvrage.
Mais une interrogation les précède toutes : comment enseigne-t-on l’histoire actuellement ? En se plongeant dans les manuels scolaires, on peut s’en faire une idée assez juste. Ces livres sont en effet rédigés par des enseignants et, surtout, choisis collectivement par les équipes de professeurs d’histoire-géographie de chaque lycée ou collège. On y trouve donc une approche moyenne des idées et des documents utilisés pour enseigner l’histoire.
Les manuels ont tous été renouvelés entre 2009 et 2012. On y repère une méthode largement utilisée : ils utilisent souvent un choix d’exemples orientés par le souci de faire découvrir des valeurs dominantes aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’une volonté délibérée, mais de l’influence indirecte de ces valeurs sur les rédacteurs de manuels.
Ainsi, un manuel de sixième peut utiliser le XIXe siècle avant Jésus-Christ pour faire passer un message aux enfants d’aujourd’hui. Il leur propose de lire un extrait du recueil de lois promulgué par Shulgi, roi d’Ur de 2094 à 2047 avant J.-C. Ce texte déclare que « si quelqu’un a commis un meurtre, on mettra cet homme à mort ». Le manuel demande ensuite aux élèves : « Qui a fait ces lois ? À quelle époque ? Montrez leur sévérité. » En comparant l’ensemble des six principaux manuels de sixième publiés en 2009, on constate que plusieurs documents condamnent eux aussi la peine de mort. Au détour d’une double page sur le débat démocratique à Athènes au Ve siècle av. J.-C., on peut lire que « la peine de mort n’empêche aucun crime ». Dans l’étude du royaume bouddhiste indien des Gupta au Ve siècle de notre ère, il est précisé que « le roi gouverne sans trancher des têtes ni recourir aux châtiments corporels ».
Rien n’est faux, ces documents existent, mais les questions posées, le nombre de documents choisis, l’insistance sur tel ou tel argument finissent par fabriquer une opinion au lieu d’aboutir à une description juste de la réalité du passé. Ces petits passages introduisent en effet les arguments du débat contemporain contre la peine de mort, mais sans préciser que ces idées étaient très minoritaires avant notre époque.
Cette tendance assez généralisée des nouveaux manuels d’histoire à se mettre à la recherche des fondements du monde contemporain plutôt que de ce qu’on peut connaître du passé pose la question de ce que les élèves et les anciens élèves de nos classes vont retenir de l’enseignement de l’histoire. Avec ces pratiques, ils risquent en tout cas d’avoir du mal à comprendre et à accepter des idées et des manières de penser différentes de celles qu’ils auront reçues.
Un mot de l’auteur

Où est passée Jeanne d’Arc ? Perdue en chemin, elle n’apparaît pas dans les nouveaux manuels d’histoire de classe de seconde lors qu’ils parlent du Moyen Age. J’ai écrit L’histoire fabriquée - pour retrouver la trace de ce qu’on oublie généralement de dire en cours d’histoire.
Retrouver les héros du temps passé, mais aussi tous ceux qui ont utilisé toute leur énergie et tout leur sens de la solidarité pour changer l’histoire.

Vincent Badré"
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Source, le livre : l’ Histoire fabriquée : ce que l’ on en vous enseigne pas à l’ école.

C ’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ ai choisi d’ enseigner moi-même à mes enfants.Le plus important ne s ’apprend pas sur les bancs de l’ école, pièce essentielle au formatage de la pensée.


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