• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ionysis

sur La dette, arme de destruction massive !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ionysis 10 octobre 2013 11:32
En effet, il n’y a aucune raison pour un état de créer de la dette. C’est tellement vrai que des douzaines d’états dans le monde ont l’équivalent de la loi tant décriée, mais qu’ils ont pourtant cette capacité de faire des budgets équilibrés. Et ces budgets équilibrés, ne créant pas de dette, n’entraînent en rien cette accumulation sur quarante années d’une masse colossale à devoir pour les trois ou quatre prochaines générations (en imaginant qu’on puisse vraiment rembourser, ce qui est un doux rêve).

Pour répondre à la première question, ce sont les politiciens qui ont choisi, clairement, de faire de la dette. Et ils l’ont choisi pour une seule raison : les électeurs ont trépigné pour. Evidemment, c’est nettement moins facile de cogner ensuite unilatéralement sur le système bancaire qui a été pressé d’un côté par l’état et de l’autre par les citoyens pour aboutir au système qu’on connaît maintenant.

Quant à la seconde question, la réponse est, là encore, très éclairante : ceux qui ont, massivement, prêté à l’état, ce sont … les citoyens eux-mêmes (de leur propre pays au départ, du reste du monde progressivement), tant que la confiance dans l’état et sa monnaie était bonne. Et si ces citoyens l’ont fait, c’est que ces fameux intérêts (qui remplissent d’effroi les vidéastes et économistes amateurs) constituaient pour eux … une échappatoire à l’inflation subie par la création monétaire pas du tout avisée de ces mêmes états.

Autrement dit, les assurances-vie, les fonds de pension ont massivement utilisé les émissions de dette des états pour obtenir un rendement raisonnable qui permettait de rémunérer ceux qui prêtaient et de leur éviter, tout simplement … de perdre de l’argent.

Pour résumer jusqu’ici, nous avons donc un état qui ne se gêne pas pour excréter de la dette comme un gros pachyderme mou et complaisant parce que ses citoyens en réclament à qui mieux-mieux, et de l’autre, des intérêts absolument nécessaire pour assurer que la monnaie fasse un minimum confiance, et qu’elle ne spolie pas complètement les épargnants.

Mais le pompon, c’est de comprendre que l’Etat a poussé le vice de la création de dette à son paroxysme en créant de la dette à chaque remboursement (ce qu’on appelle un roll-over). Ce roll-over peut fonctionner tant que la croissance est bonne (ce qui veut dire que l’inflation et la création réelle de richesse aident à gommer le montant des intérêts sur la nouvelle dette contractée). Evidemment, comme la croissance se réduit au fur et à mesure que l’état grossit (et pour cause), le montant des intérêts n’est plus gommé et vient s’empiler.

Là encore, conclure que l’Etat paye maintenant très majoritairement des intérêts, c’est une erreur grossière : l’Etat paye un credit-revolving qui a très mal tourné parce que ses revenus n’augmentent pas aussi vite que ses dettes. Et ses revenus n’augmentent pas assez vite parce que l’épargne a été, consciencieusement, sabotée pendant toutes ces années, par l’inflation et des taux d’emprunts artificiellement bas (là encore, demandez-vous qui, au final, fixe les taux directeurs, si ce n’est … des politiciens).

Autrement dit, l’Etat a absolument tout fait pour que le capitalisme soit découragé, et il a atteint la « vitesse de libération » lorsqu’il est clairement intervenu directement dans les banques commerciales les plus joufflues pour en éviter la faillite : théoriquement, la création monétaire est limitée par le ratio minimum de réserves, mais dans la pratique, l’existence même du nouveau paradigme introduit par nos politocards alter-comprenant du Too Big To Fail a fait sauter cette obligation en un clin d’oeil.

Dès lors, le reste n’est qu’histoire : au fur et à mesure que les problèmes de dettes se sont faits plus aigus, la capacité de l’état à assurer ses remboursements s’est érodée, et avec, la confiance dans la monnaie qu’il utilise. Les notes des agences de notations ne sont qu’une traduction de cette érosion ; et les taux d’emprunt qui grimpent en flèche en sont une autre. Et le retrait de plus en plus important des fonds des assurances vie en est une troisième.

De tous ces éléments, il n’est nulle trace dans les discours lénifiants de nos apprentis monétaristes. Pour eux, le retour à la souveraineté de l’état, c’est le retour d’un âge d’or (!) largement fantasmé : comment croire que des politiciens qui nous ont trimbalé de déficits en déficits, de crises en crises, de bobards en bobards, seraient à même de revenir à une situation saine, subitement ?

Et conséquemment, ce qui nous pend au nez, à présent, est évident : lorsque la base de la monnaie étatique, la confiance, s’évapore, la monnaie papier revient rapidement à sa valeur intrinsèque.


Zéro !
Et encore une fois de conclure que ce pays est vraiment foutu.

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès