« ... que par conséquent le système doit pouvoir tourner même avec des incapables, ou même avec des gens nommés par un pouvoir en place que l’on pourait suspecter d’un quelconque calcul 3- mais qu’il soit facile et immédiat de pouvoir dénoncer toute dérive »
C’est cela qui est impossible, si l’apparence d’impartialité des institutions n’est pas garantie. A qui allez-vous vous adresser pour dénoncer les dérives, si personne n’est impartial ? Vous tournerez en rond, et c’est précisément ce qui se passe en France.
Il y a un autre article très intéressant d’Isabelle Debergue sur cette question :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15260
lundi 6 novembre 2006
Quelle apparence d’impartialité pour le médiateur de la République et le garde des Sceaux ? Le projet de réforme de la Justice faisant suite aux conclusions de la Commission d’enquête parlementaire sur Outreau prévoit que les plaintes mettant en cause des magistrats de l’ordre judiciaire soient filtrées par le médiateur de la République d’abord, ensuite par le garde des Sceaux. Indépendamment de l’indispensable débat sur le contenu des trois projets de loi récemment déposés, la question se pose de savoir si l’actuelle pratique institutionnelle garantit suffisamment l’apparence d’impartialité d’instances susceptibles de disposer d’un pouvoir éliminatoire à l’égard des dossiers déposés. Malheureusement, tel ne semble pas être le cas, avec tout le respect dû aux institutions et aux personnes. C’est sans doute par un examen rigoureux de ces questions, et d’autres sujets analogues, que devrait commencer toute opération visant à réformer notre Justice.
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Quelle apparence d’impartialité pour le médiateur de la République et le garde des Sceaux ?
Le projet de réforme de la Justice faisant suite aux conclusions de la Commission d’enquête parlementaire sur Outreau prévoit que les plaintes mettant en cause des magistrats de l’ordre judiciaire soient filtrées par le médiateur de la République d’abord, ensuite par le garde des Sceaux. Indépendamment de l’indispensable débat sur le contenu des trois projets de loi récemment déposés, la question se pose de savoir si l’actuelle pratique institutionnelle garantit suffisamment l’apparence d’impartialité d’instances susceptibles de disposer d’un pouvoir éliminatoire à l’égard des dossiers déposés. Malheureusement, tel ne semble pas être le cas, avec tout le respect dû aux institutions et aux personnes. C’est sans doute par un examen rigoureux de ces questions, et d’autres sujets analogues, que devrait commencer toute opération visant à réformer notre Justice.
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Ministre de la Fonction publique, de la réforme de l’État et de l’aménagement du territoire du 7 mai 2002 au 31 mars 2004, Jean-Paul Delevoye est devenu le 13 avril 2004 médiateur de la République. Il peut donc se retrouver dans une situation de juge et partie par rapport à un domaine d’éventuelles saisines du médiateur, susceptibles de mettre en cause sa propre responsabilité, celle de ses anciens collaborateurs ou encore celle de fonctionnaires qu’il a nommés étant ministre. Par rapport à des événements survenus en 2004, la prescription en matière de responsabilité administrative n’interviendra que le 1er janvier 2009. D’autres formes d’actions sont également possibles. Or, le médiateur détient d’importantes attributions et possibilités d’intervention en la matière (mes articles des 29 octobre et 1er novembre). Jean-Paul Delevoye est également, en tant qu’ancien ministre, potentiellement concerné par d’éventuels contentieux en justice. Les mêmes types de problèmes se posent par rapport à la responsabilité d’autres ministères du gouvernement dont il a fait partie et dont il était censé être solidaire. Ancien président de l’Association des maires de France, Jean-Paul Delevoye est aussi maire de Bapaume, dans le Pas-de-Calais.
Pascal Clément est resté président du Conseil général de la Loire après sa nomination aux fonctions de garde des Sceaux, le 2 juin 2005. Il venait de bénéficier la veille, en tant que président dudit Conseil général, d’une décision (arrêt 274053 du 1er juin 2005) par laquelle le Conseil d’Etat a annulé une ordonnance du 22 octobre 2004 du juge des référés du Tribunal administratif (TA) de Lyon. Le TA de Lyon avait invalidé une décision du 27 septembre 2004 de la commission d’appel d’offres du département de la Loire, annulé la procédure de passation du marché ayant pour objet la restauration extérieure du chevet de l’église du Couvent des Cordeliers à Saint-Nizier-sous-Charlieu et enjoint le Conseil général de recommencer l’appel d’offres au stade de la mise en concurrence. Au moment de l’arrivée de Pascal Clément place Vendôme, l’arrêt 274053 du Conseil d’Etat était encore susceptible, entre autres, de recours en révision et en rectification d’erreur matérielle. D’après sa biographie sur Wikipedia, Pascal Clément est également le conjoint d’une magistrate.
Le garde des Sceaux n’est pas seulement l’autorité de nomination par délégation des juges administratifs et de l’ordre judiciaire. Il propose également les nominations des conseillers d’Etat, et même du vice-président du Conseil d’Etat, aux termes des articles suivants du Code de justice administrative...
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10/08 02:48 - parayre
Bravo : qui peut croire en effet à cette histoire sinon effectivement des magistrats jaloux ou (...)
11/03 16:24 - Odin
Une réelle régulation ? Empêcher les réseaux ? Ce pour TOUS les fonctionnaires ! = Les (...)
01/03 19:48 - Eccoli qua
http://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2007/2007551/2007551dc.htm Décision n° 2007-551 (...)
01/03 19:25 - Eccoli qua
Isabelle Debergue et De ço qui calt ? avaient bien raison de signaler que rien n’était (...)
28/02 20:08 - DrQ
Voir aussi cet article d’hier qui semble rencontrer quelques problèmes techniques avec (...)
27/02 01:06 - Isabelle Debergue
J’écris « aujourd’hui », car l’article vient de paraître sur Agoravox à (...)
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