Peut-être sur Marchais JML ?
De même, en
abandonnant l’idée de prolétariat (il faut inclure,
aujourd’hui une grande partie des classes moyennes productives
- l’ingénieur par exemple- dans celle-ci) et en ayant renoncé à
défendre les classes populaires en s’appuyant sur des
catégories d’analyse sociologiques nulles et non avenues (les
« jeunes » par exemple) et développant à
l’infini des sujets d’études (mobilité-flexibilité,
genre, domination patriarcale...) empruntés à la
gauche libérale étasunienne, en somme, en abandonnant les
raisonnements en termes de classes sociales et en
« construisant » des « communautés », des "tribus
postmodernes" -le tout s’accompagnant d’une inflation verbale et
de langages hermétiques- et en se désintéressant des
préoccupations des plus démunis (socialement, culturellement), ils
se sont mis à dos le peuple souffrant.
Notons que l’auteur oublie ou ignore
que l’un des premiers à abandonner cette notion de prolétariat
c’est bien Georges Marchais, qu’il nous cite en exemple de
« révolutionnaire », lui qui nous a tant trahi,
notamment en mai 68, lui qui prônait « l’Union populaire »
interclassiste :
« Qu’avons-nous en vue en
utilisant cette expression ? Nous avons en vue
l’union du peuple français, de tout notre peuple.
Union de la classe la plus immédiatement, la plus vitalement
intéressée à débarrasser le pays de la domination du grand
capital, c’est-à-dire la classe ouvrière. Mais union aussi de
l’immense masse des salariés, des techniciens, ingénieurs et
cadres, des enseignants, des intellectuels et artistes.
Georges Marchais, Le défi
démocratique, Grasset, Paris, 1973, pp. 143-14
Notons que la position de Georges
Marchais allait encore bien plus loin que l’alliance avec les
ingénieurs puisqu’il y incluait au moins une catégorie
d’exploiteurs qualifiés de « petits » entrepreneurs et
que de plus les catégories d’étudiants et de lycéens font partie
de son alliance de classes.... « Union encore des paysans
travailleurs, des artisans et des petits commerçants, des petits
entrepreneurs. Union des jeunes travailleurs, des étudiants et des
lycéens... »
Idem : Le défi démocratique,
Grasset.....
Et si le PCF de l’époque n’hésita pas
à s’allier avec le Parti socialiste, partisan du capitalisme dès
cette époque et artisan de toutes les guerres coloniales
meurtrières de l’Algérie jusqu’à celle du Mali de nos jours notons
que Marchais appelait même à englober dans son « Union
populaire » des forces allant au delà de la gauche.... Comme
abandon de la suprématie du Prolétariat dans la luttes des classes
on ne peut faire plus fort que ce sacré Georges !
« Il n’y a pas, il ne peut y
avoir de contradiction, entre le fait que l’union de la gauche est
le ciment solide de l’unité populaire et notre conviction que
d’innombrables Français, bien au-delà de ce qu’on appelle « la
gauche », ont leur place au sein de l’union populaire. »
Le défi démocratique, Grasset...