Je souhaite également que les communistes parisiens ne se rallient pas à l’accord négociées aux municipales parisiennes avec le PS parisien. Néanmoins, il ne faut pas se tromper sur l’enjeu de ce vote interne au PCF parisien et sur ses conséquences locales et nationales.

Oui, Paris est la ville-capitale et en ce sens symbolique. Et effectivement, lorsqu’on lit ce billet, et plus globalement l’ensemble de la presse et de la blogosphère, on a le sentiment que le vote actuel du PCF parisien est un enjeu national. Ce qui est partiellement vrai, de part le symbole qu’est la ville-capitale, et partiellement faux de part la nature réelle du vote en question.

Rappelons d’abord que nationalement, les députés PCF ont annoncé qu’ils voteraient contre le budget présenté par le gouvernement. Politiquement, c’est le vote du budget qui détermine si un parti appartient à la majorité gouvernementale ou non. En votant contre ce budget, les députés PCF détermineront sans ambiguïté la position du PCF en opposition à la politique gouvernementale. Ce vote contre du budget est la preuve que le PCF, au niveau national, ne se rallie en aucun cas au PS. Au contraire, il accentue son opposition ; il ne s’était « que » abstenu sur le budget 2013.

Ensuite, les communistes ont toujours eu un attachement extrêmement marqué pour la politique au niveau municipal. La plupart des lecteurs seront sans doute en désaccord, y compris moi même, mais c’est néanmoins un fait que quand il s’agit de déterminer la stratégie à une élection municipale, un grand nombre de communiste pensent que le local est plus important que le national et ne se pré-occupent que du programme local dont il est question et assez peu du contexte national ; y compris à Paris.
Donc, un très grand nombre de communistes parisiens ne voteront pas pour savoir s’ils sont d’accord avec le programme national du PS. La question ne se pose pas ; à la quasi unanimité, je suis persuadé qu’ils sont tous en opposition avec le programme national du PS.
Ils voteront pour savoir s’ils estimment que le bilan de la mandature Delanoë a été positif à Paris ; si la présence d’élus communistes dans l’executif parisien a été positif où s’ils ont avalé trop de couleuvre pour pas assez d’avancées, et ils voteront pour dire s’ils veulent rempiler avec Anne Hidalgo sur les mêmes bases.
D’un regard extérieur de banlieusard, il me semble qu’ils devraient répondre « Non » à ces questions. Ils devraient répondre « Non » car il y’a dans la candidature Hidalgo, dans le bilan de Delanoë des éléments tout à fait contestable du point de vue des valeurs du FdG.

Mais cela ne doit pas faire oublier que sur l’ensemble du territoire, le PCF partira avec le reste du FdG dans de très nombreuses villes. Et cela ne doit pas faire oublier que dans de nombreuses villes avec un maire PCF, s’il y’a des listes d’unions PCF - PS, c’est bien parceque c’est le PS qui se rallie à un programme et à des valeurs du FdG et non l’inverse.

Et cela ne doit pas faire oublier que nationalement, le PCF n’a aucune divergeance avec le reste du FdG sur le programme national et en particulier sur les élections européennes qui suivront de peu les municipales.

Enfin, je veux juste dire que le PCF, c’est 90% des militants du FdG. Retirez le PCF et il n’y a plus aucun militant pour distribuer des tracts sur les marchés, coller des affiches, faire du porte à porte, bref tout le travail de terrain qui fait qu’un bohomme médiatique passe du score de Besançenot en 2007 à celui de Mélenchon en 2013.
Retirez le PCF, et il arrivera au FdG la même chose que ce qui est arrivé au NPA : sans militants de terrain et juste avec une belle gueule médiatique, ça n’est qu’un feu de paille pour une ou deux élections puis tout s’écroule.
Et aujourd’hui, le PG en tant que parti politique, est très, très loin d’être en capacité de jouer ce rôle...