La ville italienne où résidait la famille de Leonarda a menacé de retirer au père la garde des enfants.
Le maire de Fano, ville italienne où avait résidé la famille rom au coeur d’une vaste polémique en France, a déclaré samedi à l’AFP que les autorités de cette ville avaient menacé de retirer la garde des enfants au père.
« Nous avons fait pression sur eux », a confié Stefano Aguzzi, le maire de cette ville au bord de la mer dans le centre de l’Italie, où la famille Dibrani a résidé de nombreuses années.
Le maire a précisé que la ville les avait logés dans une ancienne école, mais qu’il n’était pas facile de traiter avec Resat, le père.
« Les enfants ne fréquentaient que très peu l’école, même s’il les avait inscrits. Il les envoyait mendier. Ils vivaient dans la rue », a-t-il indiqué.
« Les assistants sociaux lui ont dit qu’il y avait un risque que les enfants lui soient enlevés s’il refusait de les envoyer à l’école », a-t-il précisé.
« Il s’agissait d’une menace voilée, d’un avertissement » a ajouté Stefano Aguzzi, précisant qu’aucune démarche légale n’avait été entreprise.
« Nous lui avons indiqué qu’il ne pouvait pas continuer à vivre ici sans rien payer. Nous lui avons précisé les régles à observer s’il voulait pouvoir rester ici. »
Le journal Fatto Quotidiano a de son côté publié samedi une interview de Primo Ciarlantini, un bénévole local qui avait tenté d’aider la famille Dibrani à Fano, et selon lequel Resat Dibrani a choisi de quitter l’Italie à cause de cette menace.
« Resat a décidé d’aller en France lorsque la question qu’il puisse perdre la garde de ses filles a été évoquée », a ajouté M. Ciarlantini : « Les autorités de la ville voulaient prendre la garde de ses filles et leur donner la nationalité italienne, mais il ne pouvait accepter cela. »
Il a ajouté qu’il avait tenté d’aider le père à trouver du travail, mais que la personnalité de ce dernier était problématique. « Il tenait deux jours, et après il se disputait avec tout le monde. Il vivait au jour le jour, et faisait souvent des tournées pour récupérer de la ferraille. Ils étaient désespérément pauvres ici à Fano. »